Un auteur populaire. Un voyage dans une ville étrangère. Une découverte troublante à l’origine d’un voyage dans le temps et, au bout du compte, une véritable quête identitaire. Tels sont les ingrédients clés de cette Maison sur l’eau, plus récent roman signé Emuna Elon, autrice, journaliste et féministe israélienne, traduite ici pour la toute première fois dans la langue de Molière. Parions que ce ne sera pas la dernière.

Il s’appelle Yoel Blum. C’est un écrivain (fictif) israélien, qui s’est aussi toujours considéré comme tel. Mais en vérité, il est né à Amsterdam, ville que sa famille (ou ce qu’il en restait) a fuie en pleine Seconde Guerre mondiale. Sa mère, de son vivant, lui avait fait jurer de ne jamais y remettre les pieds. Pourquoi ? On ne sait trop. « Rien ne sert de remuer le passé », disait-elle. Surtout : « Il y a ta mère, ta sœur, et toi. C’est tout. Et rien d’autre ne compte », répétait-elle.

Or, la vie a fait en sorte que Yoel Blum s’y est retrouvé malgré tout. Et c’est là, en visite au Musée historique juif, qu’il tombe sur un film d’archives qui va bouleverser sa vie. Sous ses yeux, il reconnaît sa mère, avec, dans ses bras, un enfant. Mais ce n’est pas lui. Ni sa sœur. Alors qui est-ce ? Et lui, surtout, lui, Yoel Blum, qui est-il ?

Bouleversant récit sur l’histoire sombre d’Amsterdam, Une maison sur l’eau mélange habilement passé et présent, pour tricoter une intrigue poignante, riche en rebondissements et, surtout, en émotions. Riche, aussi, en grandes leçons de vie. Un récit qu’on n’est pas près d’oublier et qui nous habite d’ailleurs encore.

Une maison sur l’eau

Une maison sur l’eau

Albin Michel

400 pages

8/10