La mère de Sarah Biasini est morte alors qu’elle n’avait que 5 ans. Comme bien des orphelins qui ont perdu un parent à un très jeune âge, elle a peu de souvenirs. Sauf que le monde entier, lui, en a. Quand on est la fille de Romy Schneider et qu’on lui ressemble, il faut s’attendre à être interpellé à tout moment par des gens curieux qui souhaitent absolument faire partager un souvenir ou une anecdote. Qui n’a pas a-do-ré Sissi… ou la Rosalie du film de Sautet ?

Mais Sarah, elle aussi actrice, a tendance à se crisper quand on lui parle de l’actrice mythique. D’ailleurs, elle ne la nomme qu’une seule fois en 251 pages, et seulement par son prénom. Car pour elle, Romy Schneider, c’est avant tout « maman ».

Le jour où la gendarmerie de Mantes-la-Jolie l’appelle pour l’informer qu’on a profané la tombe de sa célèbre mère coïncide avec le moment où Sarah devient enceinte. Les deux évènements déclenchent en elle un besoin irrépressible d’écrire à cet enfant à naître pour raconter un peu d’où elle vient.

Entre cette mère qu’elle n’a pas connue et cette enfant qu’elle ne connaît pas encore, Sarah Biasini tente, avec une sincérité émouvante, d’expliquer qui elle est. Elle évoque son enfance hors norme, sa grand-mère paternelle qui l’a élevée comme sa fille, et ce douloureux héritage ponctué de drames (Sarah a également perdu son demi-frère, David, mort à l’âge de 14 ans alors qu’elle n’avait que 4 ans).

Comment trouver son identité propre quand on est l’enfant d’un monstre sacré auquel on n’a jamais pu se confronter ? De « la fille de », Sarah se métamorphose au fil des pages en « la mère de », un acte libérateur même si sa maternité est pétrie d’angoisses. Avec ce livre, Sarah Biasini signe ici un premier texte très senti, porté par une écriture simple, efficace et franche. Bonne nouvelle : une écrivaine est née.

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La beauté du ciel, de Sarah Biasini

La beauté du ciel
Sarah Biasini
Stock
251 pages
★★★½