Au début du mois, la publication d’un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement nous apprenait que le Canada est le champion du gaspillage alimentaire en Amérique du Nord, loin devant les États-Unis. Trois millions de tonnes de nourriture ont pris le chemin des poubelles en 2019, et les ménages ont joué un rôle majeur dans ce phénomène.

Voilà pour ceux et celles qui douteraient de la pertinence de Pour en finir avec le gaspillage alimentaire, écrit par Estelle Richard, qui a élaboré le projet Sauve ta bouffe chez les AmiEs de la Terre de Québec. Cet organisme a d’ailleurs publié un livre sur le même sujet il y a un an, mais il s’agissait d’un guide pratique agrémenté de recettes, alors que l’essai d’Estelle Richard se veut plutôt un état de lieux et un outil de réflexion.

En faisant un retour dans le passé, l’autrice montre comment notre rapport à l’alimentation a changé, principalement depuis la révolution industrielle, qui a redéfini notre relation avec les aliments en nous éloignant de leur production. Et forcément, lorsqu’on n’a jamais fait pousser un légume ou discuté avec un agriculteur, il est difficile de mesurer l’effort nécessaire à la production de ce que nous mangeons.

« Jeter un aliment, quel qu’il soit, revient non seulement à jeter de l’argent à la poubelle, mais aussi à gaspiller toutes les ressources qui ont été utilisées pour sa production », souligne Estelle Richard.

Ceux qui se demandent comment agir ne seront pas en reste, puisque la deuxième partie du livre est consacrée aux solutions. Meilleure planification, cuisine de « touski », bonnes pratiques de conservation : il n’y a pas de grandes révélations. Mais même les bons élèves constateront qu’on peut toujours faire mieux.

IMAGE FOURNIE PAR ÉCOSOCIÉTÉ

Pour en finir avec le gaspillage alimentaire, d’Estelle Richard

Pour en finir avec le gaspillage alimentaire
Estelle Richard
Éditions Écosociété
160 pages
★★★½