(Paris) Le magazine Les Inrockuptibles a décerné mardi son prix du roman français à Christine Angot pour Le voyage dans l’Est (Flammarion), livre en lice pour le prix Goncourt.

« Quand nous avons créé notre prix en 2020, notre souhait était de récompenser et de mettre en valeur une autrice ou un auteur dont le livre n’avait pas reçu un accueil à sa mesure ou un prix littéraire alors qu’il le méritait », a écrit la rédaction.

« Nous pensions notamment à une écrivaine comme Christine Angot, qui après avoir publié pendant trente ans des textes qui ont refaçonné le visage de la littérature française contemporaine, n’avait pas toujours reçu de grands prix », a-t-elle ajouté, saluant « un texte essentiel par son propos […] et par sa forme ».

Le voyage dans l’Est raconte avec une grande précision ce qui est le motif principal de l’œuvre de la romancière, l’inceste dont elle a été victime. Il a été salué par la critique et les jurys littéraires comme l’un des sommets de l’œuvre d’une romancière qui suscite beaucoup de controverses depuis plus d’une vingtaine d’années.

Il fait partie, avec Enfant de salaud de Sorj Chalandon, Milwaukee Blues de Louis-Philippe Dalembert et La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr, des quatre romans dans la dernière sélection du prix Goncourt, remis mercredi.

Le prix du roman étranger des Inrocks a été décerné à l’Américano-Vietnamien Ocean Vuong pour Un bref instant de splendeur (Gallimard). C’est une lettre romancée de cet auteur à sa mère vietnamienne, où il dit toute sa reconnaissance pour elle.

Le prix du premier roman est allé Dimitri Rouchon-Borie, pour Le démon de la colline aux loups (Le Tripode), le récit de la vie cauchemardesque d’un homme incarcéré.

Enfin le prix de l’essai a été remis à Mona Chollet pour Réinventer l’amour : comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles (Zones/La Découverte) et le prix de la bande dessinée à Antoine Maillard pour L’entaille (Cornélius), l’histoire de meurtres en série qui touche les adolescents.