(Tokyo) Les nombreux fans de l’œuvre de l’écrivain japonais Haruki Murakami pourront bientôt se rendre dans la bibliothèque qui lui sera consacrée à Tokyo, un espace rassemblant les archives littéraires et la discothèque du plus illustre auteur nippon contemporain.

Officiellement baptisé Maison internationale de la littérature de l’Université Waseda où l’écrivain, aujourd’hui âgé de 72 ans, a fait ses études dans la capitale nippone, le lieu dévoilé mercredi et déjà surnommé « bibliothèque Haruki Murakami » doit ouvrir au public le 1er octobre.

Agencée en partie comme un café littéraire, cette bibliothèque, qui sera également vouée à l’étude de la littérature japonaise, mais aussi internationale, contient notamment une réplique du bureau de l’écrivain et un studio de radio.

Elle est située sur le campus de Waseda dans un bâtiment abritant autrefois des amphithéâtres et dont la reconversion a été confiée à l’architecte japonais de renommée mondiale Kengo Kuma, à l’origine du bâtiment du Musée d’art Suntory à Tokyo, du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) de Marseille ou plus récemment du Stade olympique des Jeux de Tokyo-2020.

PHOTO PHILIP FONG, AGENCE FRANCE-PRESSE

La bibliothèque est située sur le campus de Waseda dans un bâtiment abritant autrefois des amphithéâtres et dont la reconversion a été confiée à l’architecte japonais de renommée mondiale Kengo Kuma.

Vêtu de manière décontractée d’une veste bleu marine sur un t-shirt jaune et d’un pantalon beige, l’écrivain, qui ne se montre d’habitude quasiment jamais en public — et a refusé d’être filmé — a évoqué ce lieu chargé de souvenirs pour lui.

Racontant comment il séchait les cours à l’époque des manifestations étudiantes qui ont secoué le Japon à la fin des années 1960, il a fait le vœu que cette bibliothèque puisse aussi servir de lieu d’échange entre le monde académique, les étudiants et le grand public.

« Les enseignants enseignent, et les étudiants reçoivent cet enseignement », a-t-il déclaré. « C’est important. Mais j’espère malgré tout que les étudiants se sentiront libres d’exposer leurs propres idées et de les développer sous forme de projets concrets. »

« Honnêtement, j’aurais aimé que (ce bâtiment, NDLR) soit construit après ma mort. Maintenant qu’il est fini alors que je suis toujours en vie, je suis un peu nerveux. Et si je commets un crime ? Cela causerait du tort » à l’université, a-t-il ajouté en plaisantant.