C’est son premier roman, mais assurément pas le dernier. Souhaitons-lui, en tout cas. Car Sara-Ànanda Fleury (aujourd’hui enseignante à Paris, après un détour par Montréal et l’Amérique du Sud) signe ici, avec Western spaghetti, une œuvre originale, un brin nostalgique, néanmoins toujours touchante. Limite bouleversante, quoique très divertissante.

Le roman, un recueil de huit nouvelles (certaines plus prenantes que d’autres, il faut bien le dire), met en effet en scène huit tranches de vie, sortes d’instantanés tirés dans des moments clés de personnages variés.

La plume poétique de l’autrice donne une unité au tout, qui va par ailleurs dans toutes les directions : tantôt dans le quotidien (et la tête) d’une mère de famille trentenaire en surcharge mentale ; dans le destin d’un certain Mohamed en route pour immigrer à New York, un malheureux 11 septembre ; ou pourquoi pas dans la rage et le désespoir d’un homme veuf, amateur de vieux westerns, qui tombe un jour sur une photo compromettante de sa défunte femme tant aimée. Son château de cartes s’écroule.

Des toits de Moncton au ciel de Paris en passant par le Cinéma l’Amour à Montréal, ou pourquoi pas par la campagne profonde française, le lecteur est ici plongé dans des réalités archidiversifiées (salutations à l’imagination débordante de l’autrice, à qui on pardonnera certaines longueurs ici et là !), avec justesse et surtout sensibilité. Sans jamais non plus tomber dans le pathos.

Il faut dire que les nouvelles laissent toutes le lecteur sur sa faim. C’est enrageant, quoique très habile : à chacun d’en tirer ses propres conclusions…

Western spaghetti

Western spaghetti

Le Quartanier

288 pages

8/10