Tant par son propos que par son style d’écriture, voici un récit qui ne fait pas dans la dentelle. Premier roman de Laviolette (le pseudonyme employé par cette autrice de Sainte-Thérèse), Marie-moi, Peter Pan est une lecture qui, sous un vernis d’humour, de légèreté et de je-m’en-foutisme, émeut, tout en nous remettant face à notre inéluctable mort.

Élizabeth Leblanc est en 4année lorsqu’on la rencontre en 1994, dans une cour d’école, alors qu’elle se fait « pitcher » en pleine face, non pas l’éventualité de sa mort, mais un ballon par un garçon tannant. C’est toutefois une fois adulte et mère de deux enfants qu’elle reçoit le coup le plus dur : elle est atteinte d’une maladie neurodégénérative qui lui fera perdre progressivement ses capacités. Terrorisée à l’idée de finir ses jours paralysée dans un CHSLD, elle demande à sa fidèle amie Doriane de joindre un tueur à gages au moment opportun.

Lourd, trouvez-vous ? C’est bien mal connaître Élizabeth et Doriane, deux filles excentriques, sans filtre et apôtres de la liberté qui rejettent les conventions du monde adulte et s’expriment dans une langue colorée. Une langue parlée très directe, parfois crue, à laquelle on met du temps à s’habituer à l’écrit, si tant est qu’on s’y habitue. En dépit des ellipses temporelles, le rythme s’essouffle en milieu de récit, mais culmine dans une finale à la fois absurde et émouvante. À l’image de ce qui rend Élizabeth Leblanc si rafraîchissante.

Marie-moi, Peter Pan

Marie-moi, Peter Pan

Éditions XYZ

288 pages

6/10