La saison littéraire est passée comme un coup de vent, pour vous aussi, laissant dans son sillage des souhaits de lecture non réalisés ? L’été, c’est aussi fait pour se rattraper. Voici 10 suggestions de livres d’ici et d’ailleurs publiés au cours des derniers mois, à lire pendant vos vacances.

Tout le bonheur du monde

Claire Lombardo n’avait pas 30 ans lorsqu’elle a publié son premier roman et on la compare déjà à Ann Patchett et à Jonathan Franzen. Comme ces deux monstres sacrés de la littérature américaine, cette jeune Américaine nous plonge dans l’histoire d’une famille, les Sorenson. Au cœur du roman, Marilyn et David, des parents profondément amoureux. Leur harmonie trouble leurs quatre filles qui se disent qu’un amour aussi parfait est absolument inatteignable. Un retour inattendu viendra également troubler les membres de cette famille unie, mais dysfonctionnelle. Cette histoire avait tout pour plaire à la télé. On n’est donc pas surpris qu’Amy Adams et Laura Dern produisent une série inspirée du roman pour HBO. Le projet est actuellement en développement. (NC)

Tout le bonheur du monde

Tout le bonheur du monde

Rivages

698 pages

Le livre des deux chemins

Ce roman de la prolifique Jodi Picoult (qui vient d’écrire une comédie musicale sur la COVID-19…) aborde des questions qui ont hanté bien des gens depuis le début de la pandémie : ai-je fait les bons choix de vie ? Qui serais-je si j’avais pris une autre voie, eu une autre carrière ? Ce questionnement, qui survient souvent autour de la quarantaine, habite Dawn Edelstein, l’héroïne du roman. Cette accompagnatrice de fin de vie a évité un accident d’avion qui aurait pu être fatal. La voilà à la croisée des chemins, avec la possibilité de retrouver son mari et sa fille à Boston, ou de retourner en Égypte où elle a laissé un amoureux et une carrière d’archéologue il y a plusieurs années de cela. Questionnement existentiel sur fond d’égyptologie et de romance… (NC)

Le livre des deux chemins

Le livre des deux chemins

Actes Sud

502 pages

Puissions-nous vivre longtemps

Ne cherchez pas la ville de Kosawa sur une carte, Imbolo Mbue l’a inventée pour les besoins de son deuxième roman, situé quelque part en Afrique de l’Ouest. C’est là que l’écrivaine d’origine camerounaise a planté l’histoire de Thula, une jeune femme déterminée qui lutte contre une multinationale américaine installée dans la région qu’elle pollue sans égard pour ses habitants. Une histoire classique de David contre Goliath avec comme toile de fond la destruction de la nature et d’une communauté. Le roman parle aussi de colonialisme, de corruption, de sexisme et de l’importance de l’éducation comme outil pour lutter. Au-delà de la dimension écologique et politique du roman, on apprécie aussi la psychologie des personnages et les questions philosophiques qu’il soulève. (NC)

Puissions-nous vivre longtemps

Puissions-nous vivre longtemps

Belfond

427 pages

Un papillon, un scarabée, une rose

Dès les premières lignes de ce roman, on plonge dans l’univers triste et tragique de la petite Francie qui vit avec sa mère, une grande dépressive dépassée par la tâche d’éduquer un enfant. La fillette ira vivre avec sa tante et son mari qui viennent tout juste d’avoir un enfant, la petite Vicky. Les deux filles deviendront comme des sœurs. Mais Francie demeure hantée par l’idée de perdre la raison. Ce qui pourrait être un roman très sombre devient, sous la plume d’Aimee Bender, une histoire empreinte de délicatesse et de fantaisie. Rien n’est trop lourd dans cet univers où les objets prennent parfois vie, et où les gens sont habités par de bonnes intentions. À travers cette imagination féconde, on touche à des émotions essentielles comme la réconciliation avec son passé et le pardon. (NC)

Un papillon, un scarabée, une rose

Un papillon, un scarabée, une rose

Éditions de l’Olivier

350 pages

Poursuite

Il n’y a pas seulement le talent de Joyce Carol Oates qui fait envie, sa productivité aussi. Bon an, mal an, l’écrivaine aujourd’hui octogénaire publie un nouveau titre. Dans Poursuite, Oates nous propose un thriller dans lequel une jeune femme doit affronter ses fantômes. Abby vient tout juste de se marier, mais n’avait pas tout dit de son enfance à son nouveau mari. Or, cette enfance a été traumatisante à plusieurs égards : mère hyper anxieuse, père militaire aux prises avec une dépendance aux drogues au retour de la guerre en Irak… le couple aura une histoire tragique qui marque la petite fille au fer rouge. Dans une atmosphère anxiogène, la romancière déroule son histoire très habilement et aborde par la bande des thèmes qui traversent encore et toujours l’actualité américaine, comme le sort des anciens combattants et leur santé mentale. Mais c’est avant tout un thriller qui donne froid dans le dos. (NC)

Poursuite

Poursuite

Philippe Rey

164 pages

Dans le ventre du Congo

Le romancier Blaise Ndala (Sans capote ni kalachnikov), né en République démocratique du Congo et qui a vécu en Belgique avant de s’établir au Canada, s’inspire du passé colonial de son pays natal avec Dans le ventre du Congo. C’est en apprenant qu’il existait encore en Europe aussi récemment qu’au milieu du XXsiècle des zoos humains que Blaise Ndala a été inspiré pour écrire cette histoire de pacification des mémoires, qui a aussi eu des échos en Europe, avec la publication quasi simultanée du roman au Seuil. Il y raconte le destin de la princesse Tshala Nyota Moelo qui, tombée amoureuse d’un jeune colon belge, fuira la monarchie et les codes auxquels elle est soumise, pour se retrouver dans le dernier zoo humain de l’Europe, lors de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1956. Un roman qui, en déterrant le passé, veut aussi faire la paix avec l’histoire en rendant hommage à ceux qui ont été oubliés. (IGP)

Dans le ventre du Congo

Dans le ventre du Congo

Mémoire d’encrier

368 pages

Les collectionneurs d’images

La littérature des pays scandinaves est de nouveau à l’honneur à La Peuplade avec Les collectionneurs d’images, récit signé Jóanes Nielsen, écrivain, dramaturge, poète et essayiste originaire des îles Féroé (qui appartiennent au Danemark), qu’on peut lire pour la toute première fois en traduction française grâce au travail d’Inès Jorgensen. Il y raconte, sur une période de 40 ans, les destins tragiques de six garçons qui se sont rencontrés à l’école, dans une forme qui rappelle la notice nécrologique, mais aussi la fresque sociale, tissant du même coup, à travers différents instantanés de ces existences, un portrait de la vie souvent rude dans ces petites îles coupées du monde, et de leur entrée dans la modernité. (IGP)

Les collectionneurs d’images

Les collectionneurs d’images

La Peuplade

480 pages

La révolution d’Agnès

L’action de ce dernier roman signé Jean-Michel Fortier – son troisième – se déroule à Percé, en 1969, alors qu’un mystérieux cuirassé vient de jeter l’ancre près du rocher, créant des inquiétudes au village. Son équipage est uniquement constitué de femmes, vêtues d’orange, qui mènent une mission secrète – mais laquelle ? On découvre tout cela à travers les yeux de Guimond, un policier à la retraite, Harold, un quadragénaire rentier, et Agnès, une jeune shampouineuse qui rêve de mieux, vivant tous dans la pension de Madame Sergerie, au passé rempli de secrets. Alternant les points de vue narratifs – passant du « vous » au narrateur omniscient –, Fortier nous mène en bateau avec ses scènes fantaisistes, son humour décalé et ses personnages colorés. (IGP)

La révolution d’Agnès

La révolution d’Agnès

La Mèche

228 pages

Pour tout l’or de la forêt

D’abord paru en France à l’automne 2020 et publié au Québec au début de l’année, ce recueil de huit nouvelles, écrit Matthieu Delaunay en avant-propos de Pour tout l’or de la forêt, est une façon bien personnelle de dire merci aux Québécois qui l’ont accueilli ici et lui ont fait découvrir une culture et un territoire pour lesquels il affirme avoir eu un coup de foudre. D’origine française et journaliste de formation, l’auteur a mis les pieds au Québec pour ne jamais en repartir. Il rend hommage à l’immensité sauvage du territoire québécois, mais aussi à son histoire et à ses aspirations, à travers ces nouvelles qui nous transportent du golfe du Saint-Laurent au Grand Nord en passant par les Laurentides et l’Outaouais. Une plume inspirée et belle. (IGP)

Pour tout l’or de la forêt

Pour tout l’or de la forêt

Transboréal

200 pages

D’autres soupers de filles

En 2018, la journaliste, chroniqueuse et romancière Pascale Wilhelmy a publié Souper de filles, son quatrième roman, qui a connu un très beau succès. Trois ans plus tard, elle renoue avec ses personnages de « Gonzelles », cinq amies inséparables qui se retrouvent sporadiquement autour de soupers, comme autant d’occasions d’échanger sans tabou sur leurs rêves, leurs angoisses, leurs petits tracas du quotidien ou leurs grandes questions existentielles. Avec sa plume vive et sensible, Pascale Wilhelmy raconte dans de courts chapitres les hauts et les bas de la vie de ses personnages, rendant hommage à la solidarité féminine et au pouvoir de l’amitié. (IGP)

D’autres soupers de filles

D’autres soupers de filles

Libre Expression

232 pages