Si vous êtes parmi les fidèles de Maggie Nelson, vous avez bien sûr lu Une partie rouge, publié en français en 2017. Ce livre racontait le procès du meurtrier de sa tante Jane, 36 ans après les faits. L’homme était soupçonné d’être l’auteur de plusieurs autres meurtres dans la même région, et dans son livre, Maggie Nelson revenait sur l’enquête et le procès.

Il y avait une suite à ce livre. Elle a été publiée il y a 16 ans en anglais, mais vient seulement d’être traduite en français. Les Éditions du sous-sol publient donc tête-bêche les deux textes, Une partie rouge et Jane, un meurtre, qui est un collage de poèmes de Maggie Nelson entrecoupés d’extraits de journaux intimes de sa tante Jane, de correspondances avec son fiancé et de coupures de journaux. À travers ce journal inusité et original, on voit se dessiner les contours de la personnalité de Jane, à qui sa nièce, qui ne l’a jamais connue, s’est tant identifiée.

Des tragédies comme le meurtre de Jane, qui n’avait que 23 ans lorsqu’elle a été assassinée, marquent une famille au fer rouge. On comprend que Maggie Nelson ait été hantée par la disparition brutale de sa tante morte quatre ans avant sa naissance. Ce livre est en quelque sorte un exorcisme.

Jane, un meurtre
Maggie Nelson, traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Leroy
Éditions du sous-sol
448 pages ★★★½