Chaque dimanche, une personnalité publique nous confie quelles sont ses lectures du moment. Cette semaine, Fabienne Larouche, auteure et productrice.

Marie-Antoinette

Stefan Zweig (Grasset)

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Marie-Antoinette, de Stefan Zweig

« C’est d’abord le personnage féminin qui m’intéressait. Il y a quelque chose d’universel, et de très actuel, dans l’histoire de cette femme qui se fait juger par le tribunal populaire. Des fois, en voulant régler des injustices, on en crée d’autres. La foule ne fait pas toujours preuve de discernement. Car finalement, Marie-Antoinette a été exécutée parce qu’elle était la femme de l’autre. Son histoire est tragique. Mariée à 14 ans à un homme qui ne s’intéressait même pas à elle, coupée de sa famille, c’était un mariage politique. Je suis en train d’écrire une série historique, Terre de sang, et je ne peux pas m’empêcher de penser qu’on vient un peu de là aussi. »

Les fleurs du mal

Charles Baudelaire (Gallimard)

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Les fleurs du mal, de Charles Baudelaire

« Je choisis mes livres selon mes envies et mes intérêts. Des fois, je trouve des idées dans les médias, ou plus simplement en bouquinant. Je ne suis pas une amatrice de poésie, mais depuis le début de la pandémie, je lis un poème chaque soir avant de me coucher. Ce que j’aime de ce recueil de poèmes, c’est que Baudelaire est à la recherche de la beauté dans ce qui est méchant et mauvais. C’est la sève de notre écriture à nous, les scénaristes. Les bonnes personnes font de mauvais personnages. Et puis, j’aime la musicalité, la complexité de la langue de Baudelaire. »

Moi contre les États-Unis d’Amérique

Paul Beatty (Cambourakis)

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Moi contre les États-Unis d’Amérique, de Paul Beatty

« Le racisme est le grand sujet de l’heure et j’avais envie de lire un auteur qui l’abordait différemment. Ce romancier le traite avec beaucoup d’ironie et d’humour. Moi contre les États-Unis d’Amérique raconte l’histoire d’un Afro-Américain de Los Angeles qui souhaite rétablir la ségrégation et l’esclavagisme. Il veut que son quartier retrouve une identité et il va se rendre jusqu’en Cour suprême pour plaider sa cause. C’est une satire, une lecture à faire au deuxième degré. (À noter que Paul Beatty a remporté le Man Booker Prize en 2016 pour la version originale de ce roman, The Sellout, ce qui a fait de lui le premier écrivain américain de l’histoire à remporter ce prix prestigieux.) »