(Paris) Un nouvel inédit de Marcel Proust, des écrits qui montrent les fondations de son chef-d’œuvre, À la recherche du temps perdu, doivent paraître en mars, ont annoncé vendredi les éditions Gallimard.

Les soixante-quinze feuillets et autres manuscrits inédits est prévu en librairie le 18 mars.

En 2019, les éditions de Fallois avaient publié Le mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites, des textes écartés par le romancier quand il avait publié son premier livre en 1895, Les plaisirs et les jours.

Le nouvel inédit est issu du même fonds de manuscrits de Proust ayant appartenu à l’éditeur Bernard de Fallois. C’est à la Bibliothèque nationale de France qu’il les a légués à sa mort en 2018.

« Graal proustien, les “soixante-quinze feuillets” de très grand format étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l’allusion qu’y faisait Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface du Contre Sainte-Beuve », explique Gallimard.

Il s’agit d’écrits de 1908, époque où Proust acquiert quelques certitudes sur la forme du grand cycle romanesque qu’il a commencé à rédiger l’année précédente.

« Ils ne font pas que nous livrer la plus ancienne version d’À la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l’écrivain y a comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive », selon l’éditeur.

Jean-Yves Tadié, biographe de Proust, signera la préface de cette édition établie par l’universitaire Nathalie Mauriac, arrière-petite-fille de Robert Proust, frère du romancier.

Bernard de Fallois a joué un rôle crucial dans la connaissance de Proust en révélant l’existence d’un premier roman abandonné dans les années 1890 (Jean Santeuil, publié en 1952) et de notes critiques sur l’art du roman regroupées en 1954 sous le titre de Contre Sainte-Beuve.

L’année 2021 marque le 150e anniversaire de Proust. Et la Bibliothèque nationale de France prévoit une « grande exposition Proust » à l’automne 2022 pour le centenaire de sa mort.