Alain M. Bergeron a vendu 2 millions de livres dans le monde — notamment de la série de documentaires humoristiques Savais-tu ? et des romans illustrés Billy Stuart. « C’est un succès underground, mais quand je vais dans des écoles, je suis reçu comme un roi », dit l’auteur de Victoriaville. En 2020, Alain M. Bergeron a reçu la Médaille de l’Assemblée nationale et accueilli son premier petit-fils. Entrevue en six points avec un homme qui se sait privilégié.

Un duo qui marche

C’est le premier Savais-tu ? (publié en 2001 et portant sur les dinosaures) qui a changé la vie d’Alain M. Bergeron. « Ça m’a mis au monde », reconnaît l’auteur, qui était alors journaliste. C’est pour un article qu’il a rencontré l’illustrateur Samuel Parent, dit Sampar. « Il y avait un petit quelque chose qui me disait : “Il faut absolument que tu travailles avec lui” », se souvient Alain M. Bergeron. Le duo a d’abord signé la rubrique Kalamazoo, dans le défunt magazine Safarir. « C’était l’ancêtre des Savais-tu ? », explique Alain M. Bergeron. Quand ils ont eu suffisamment de rubriques, l’auteur et l’illustrateur ont proposé la publication d’un recueil à l’éditeur Michel Quintin. La série Savais-tu ? était née.

Traductions internationales

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Les livres d’Alain M. Bergeron sont traduits dans une dizaine de langues.

Aujourd’hui, les Savais-tu ? sont traduits dans une dizaine de langues, dont l’anglais, le mandarin, le japonais, le coréen et le turc. « C’est surréaliste, dit Alain M. Bergeron. S’imaginer qu’il y a des enfants à l’autre bout de la planète qui lisent nos livres, c’est assez phénoménal. » Très présent sur les réseaux sociaux, où il lit des histoires et signe des dédicaces à imprimer, Alain M. Bergeron reçoit parfois des messages d’ailleurs. « J’ai déjà reçu des courriels d’enfants écrits en japonais, dit-il en riant. Je les passe dans Google Traduction pour voir ce que ça dit. Je leur réponds en anglais, en disant que mon japonais est trop sommaire… J’ai eu aussi des échanges avec des gens de la Turquie. »

Heureux de ses 303 livres

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C’est Sampar qui illustre les Savais-tu ? « On nous a dit qu’on est le duo auteur-illustrateur qui a fait le plus de livres au Canada », indique Alain M. Bergeron.

Alain M. Bergeron a franchi le cap des 300 livres publiés à l’automne 2020, avec la parution du 74e Savais-tu ?, sur les koalas. Il en est aujourd’hui à 303 titres, le dernier étant La grande épopée du hockey au Québec, publié chez Auzou. Au total, l’auteur estime avoir vendu 2 millions de livres dans le monde. « Bon an, mal an, c’est à peu près 100 000, précise-t-il. En 2021, ça risque d’être un petit peu plus bas, à cause de la pandémie. » C’est en 2005 qu’Alain M. Bergeron est devenu écrivain jeunesse à temps plein. « Il n’y a pas une minute où je regrette d’avoir laissé mon poste de journaliste, assure-t-il. J’ai toujours hâte de me lever le matin. » L’illustrateur Sampar témoigne de l’enthousiasme de l’auteur. « Alain est toujours émerveillé comme un enfant quand il découvre les illustrations, témoigne-t-il. On a beaucoup d’inspiration en commun, pourtant on est très différents. Je crois que c’est cet équilibre entre nous qui fonctionne bien, dans nos collaborations. »

Médaille de l’Assemblée nationale

SAISIE D’ÉCRAN

Éric Lefebvre, whip en chef du gouvernement, a rendu hommage à Alain M. Bergeron à l’Assemblée nationale, en septembre. « Merci de transmettre, depuis 1997, la passion de la lecture à la jeunesse, avec vos 300 publications », a-t-il dit.

À l’automne 2020, Éric Lefebvre, whip en chef du gouvernement et député d’Arthabaska, a remis la Médaille de l’Assemblée nationale à Alain M. Bergeron. Il est « l’un des auteurs jeunesse les plus populaires au monde », a dit le député en rendant hommage à l’auteur, né en 1957 à Plessisville. « Son succès est international », a-t-il ajouté. « Ça fait plaisir en titi », dit Alain M. Bergeron. « J’ai le plus grand respect pour les institutions, souligne-t-il. Les gens qui s’en vont en politique, la plupart travaillent fort. Et Seigneur, il n’y a personne qui a demandé à être député ou ministre en pleine pandémie. Quel travail ingrat… Je suis très, très touché par cette attention-là. »

Télétravail

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Comme Billy Stuart, Alain M. Bergeron promène ses chiens. « C’est devenu un réflexe conditionné, dit-il. Sortir et marcher, ça aide à aérer mes idées. »

Rompu au télétravail, Alain M. Bergeron écrit chez lui pendant deux ou trois heures, chaque matin. L’après-midi, il répond aux enfants, aux enseignants, et organise ses animations scolaires, virtuellement pour le moment. « J’ai mon bureau, j’ai ma bulle pour créer », souligne-t-il. Aussi, « un des grands plaisirs que j’ai dans ma vie, c’est d’aller marcher avec mes chiens », indique-t-il. Billy Stuart a son caniche royal, Frou-Frou ; celui d’Alain M. Bergeron se nomme Molly. « Je marche le matin, je marche l’après-midi ; des fois, je retourne marcher le soir, décrit-il. Quand j’ai un souci avec un texte, que je ne sais pas trop où je m’en vais avec ça, je vais faire une marche avec les chiens. Un moment donné, pouf, mon souci d’écriture est réglé. »

Vœux de santé

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Fou du hockey – Mon premier but, premier tome de la série, a été publié en 2020 chez Auzou. Le deuxième tome, Le numéro porte-bonheur, doit paraître en février 2021.

Une quinzaine de livres signés Alain M. Bergeron sont déjà prêts à publier en 2021. « Je suis en train d’écrire pour 2022 et 2023 », dit-il. Que souhaite-t-on à Alain M. Bergeron, en 2021 ? « Juste de la santé », répond-il. Ses enfants, âgés de 22 et 31 ans, habitent à Montréal, comme son premier petit-fils. « On s’est rencontrés juste avant que Montréal vire au rouge, souligne l’auteur. C’était un tout petit bébé neuf. On a hâte de pouvoir le prendre régulièrement dans nos bras. »