Imaginez notre monde, mais en vaguement pire. Ça se passe dans une dizaine d’années (d’où le titre). Le climat est encore plus chaud. Il pleut davantage. Et la bataille pour l’environnement est à son paroxysme, sous l’impulsion d’une jeune Suédoise qu’on ne nomme pas, mais dont on sait qu’elle avait auparavant des nattes.

Dans ce monde ultra-polarisé, Greg tombe amoureux de Vera. Ça tombe mal. Elle publie des livres militants écologistes. Il est scientifique, travaille dans une entreprise de pesticides pas tout à fait « cachère », dont son beau-frère est le propriétaire. Bref, rien ne les rapproche, si ce n’est Lucie, la nièce de Greg, une jeune militante écolo. Mais un évènement va transformer Greg, un homme à la psychologie fragile…

Philippe Djian est de retour avec ce court roman de « légère anticipation », qui aborde les thèmes chers à notre époque. Parce qu’il s’inscrit dans l’air du temps, 2030 résonne dans nos esprits inquiets. Djian campe son histoire avec un certain savoir-faire. Mais sans grande conviction. Malgré la toile de fond politique et futuriste, 2030 se déploie mollement et ne va pas tellement plus loin que son histoire d’amour, peu exaltante de surcroît. Djian serait-il fatigué ? On lui doit peut-être 37°2 le matin, mais le réchauffement climatique ne lui sourit pas.

★★½
2030, Philippe Djian, Flammarion, 210 pages