Il est tout à fait juste d’affirmer, comme on le signale dans la présentation de cet ouvrage, que le nom de l’homme est plus connu que son histoire personnelle.

Merci à la toponymie. Mais une fois les premières pages parcourues, le lecteur aura l’euphorique impression d’avoir ouvert un coffre aux trésors. Plus de 45 sources premières et une présentation au style fluide, limpide, direct de Patrice Groulx annoncent de bonnes choses en aval. C’est le cas. François-Xavier Garneau était un patriote et son arme, c’étaient les mots. Notaire de formation, poète dont les vers chantent les valeurs canadiennes-françaises et pleurent la domination anglaise, père du toponyme Laurentides attribué à la chaîne de montagnes arrondies, Garneau fut aussi historien. C’est ce dernier aspect que le biographe explore le plus longuement. Et pour cause. À partir de 1845, Garneau publie une immense Histoire du Canada en plusieurs volumes. Dans un récit épique, M. Groulx raconte comment Garneau est allé chercher des appuis de souscripteurs (le sociofinancement de l’époque) un à la fois, les tentatives du clergé et de certains laïcs, dont Jacques Viger, de le torpiller, sa résilience en dépit de la maladie, etc. Tout ça nous est raconté avec un dosage parfait de détails et de clarté. Oui, pour employer un vieux poncif, ça se lit comme un roman.

François-Xavier Garneau — Poète, historien et patriote
Patrice Groulx
Boréal
282 pages
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