Deux constats surgissent à la fin de cette lecture. C’est un livre savant. Et accessible.

On remerciera auteur et éditeurs pour cet effort de vulgarisation farci d’exemples éclairants. Dès l’introduction, l’auteur prend position en affirmant que « le communisme a été un échec sur toute la ligne ». Mais, enchaîne-t-il, la guerre qu’on lui a faite au Canada, par le premier ministre Richard Bennett, et au Québec par Maurice Duplessis, a été disproportionnée par rapport à son influence. On connaît bien la loi québécoise du cadenas, mais au fédéral, le communisme a été interdit de 1931 à 1957 ! Au Québec, Duplessis travaillait dans une complicité de tous les instants avec le clergé, pour qui communisme équivalait à athéisme. L’auteur a plongé dans les archives pour en tirer des exemples dignes d’un film d’épouvante. Même la Seconde Guerre mondiale, moment de rapprochement entre Alliés et URSS, n’a pas mis fin à la chasse aux communistes. Or, jamais le mouvement fasciste n’a été autant tourmenté. Par contre, il est amusant de voir que dans les années 50, les Canadiens ne voulaient rien savoir du maccarthysme états-unien dont la guerre au communisme a connu plusieurs excès.