(Paris) L’écrivain français Pierre Guyotat, lauréat du prix Médicis en 2018, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 80 ans, a annoncé sa famille vendredi à l’AFP.

Préférant la discrétion à la lumière, l’écrivain restera comme l’auteur de deux œuvres majeures de la littérature française du XXe siècle : Tombeau pour cinq cent mille soldats (1967), peut-être le plus grand livre sur la guerre d’Algérie et Éden, Éden, Éden (1970), livre jugé pornographique par les autorités françaises de l’époque, interdit de publicité, d’affichage et de vente aux mineurs.

En 1970, ce second livre avait manqué d’une voix le prix Médicis. Furieux de ce rejet, Claude Simon, futur prix Nobel de littérature, démissionne du jury. Le scandale est immense.

L’interdiction du livre ne fut levée qu’en 1981 ! Guyotat prit sa revanche 48 ans plus tard en recevant (enfin) le Médicis pour Idiotie (Grasset), livre où il revenait sur son parcours. En 2018 toujours, l’écrivain fut couronné par un prix spécial du jury du Femina et le prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre.

La plupart des livres de Pierre Guyotat (romans, récits, poèmes et essais...) sont profondément marqués par son expérience traumatisante de la guerre d’Algérie.

Il est décédé « dans la nuit de jeudi à vendredi » à l’hôpital, a indiqué à l’AFP son neveu Florent Guyotat.