Enseignante en littérature, Mélissa Grégoire propose ici un second roman. Son premier récit, L’amour des maîtres, s’intéressait à la relation élève et maître et foisonnait de références littéraires.

Si on reste près de cet univers avec Une joie sans remède — le personnage principal, Marie, enseigne la littérature dans un collège et croit plus que tout au pouvoir des livres —, l’autrice en profite pour y aborder des sujets délicats comme l’anxiété, la dépression et l’épuisement professionnel.

« Ce matin, si on me demandait quel est le but de ma vie, je répondrais : “Être capable de passer à travers la journée.” » Ainsi commence ce roman, porté par une plume sensible qui s’abreuve aux grandes œuvres littéraires, où la protagoniste, aux prises avec une anxiété qui prend de plus en plus toute la place, se voit forcée de quitter son emploi.

Le récit raconte son cheminement, alors qu’elle tente de faire son autopsie — et celle de son passé — afin de comprendre ce qui ne tourne pas rond chez elle. Entre son conjoint très — parfois trop — compréhensif et doux, sa mère qui tente de la secouer un peu et sa grand-mère dont la narratrice envie l’apparente simplicité d’une vie vouée à la religion et à la famille, cette dernière apprendra peu à peu à se réconcilier avec ses faiblesses et ses limites, en allant notamment à la rencontre des autres.

Un récit empreint de douceur, qui se construit à la faveur d’une certaine lenteur et qui traite d’un sujet sensible touchant de plus en plus de gens.

Une joie sans remède. Mélissa Grégoire. Leméac, 224 pages ★★★