(Paris) L’écrivain slovaque Pavel Vilikovsky, considéré comme l’une des voix les plus importantes de la littérature slovaque, est mort lundi à l’âge de 78 ans, a-t-on appris mardi auprès de son éditeur français.

« Les éditions Phébus ont le regret de vous annoncer le décès de l’écrivain slovaque Pavel Vilikovsky survenu le 10 février 2020 », a indiqué l’éditeur dans un communiqué.

Né en juin 1941, Pavel Vilikovsky était considéré comme le plus grand écrivain contemporain de Slovaquie et un maître de l’ironie. Les Français avaient eu l’occasion de le découvrir l’an dernier au Salon Livre Paris qui avait fait de Bratislava, capitale de la Slovaquie, sa ville à l’honneur.

L’écrivain, admirateur déclaré de Thomas Bernhard, faisait partie d’une génération d’intellectuels qui est entrée sur la scène littéraire pendant les années 60 en changeant radicalement la prose et la poésie slovaques. Il était le seul auteur à avoir remporté le plus prestigieux prix littéraire slovaque Anasoft Litera à deux reprises.

Son dernier roman publié en français, Un chien sur la route (traduit du slovaque par Peter Brabenec) est paru en 2019 aux Éditions Phébus. Comme ses autres romans, ce livre était plein d’une ironie cinglante. Son narrateur, éditeur à la retraite, censé incarner le « Slovaque officiel », a pour mission, au lendemain de la désagrégation du bloc communiste, de faire connaître en Autriche et en Allemagne les bienfaits de la culture slovaque...

Comment peut-on être Slovaque ? se demande le narrateur au cours de son voyage européen. « Pour eux j’étais le Slovaque — en Zambie ou à Singapour, je serais l’Européen et, sur la Lune, l’homme tout simplement », explique le narrateur, double de l’écrivain.

Également traducteur, il avait traduit dans sa langue maternelle les œuvres de Conrad, Malcom Lowry, Virginia Woolf ou encore de Faulkner.