Au cours de ce qui a été baptisé l’« automne noir », des jeunes femmes ont été mystérieusement étranglées dans le Vieux-Hull.

Des années plus tard, la professeure et chercheuse en sociologie Estara Villeneuve se met en tête d’écrire un livre sur ces meurtres et la panique qu’ils ont semée au sein de la population des deux côtés de la rivière.

Elle se penche donc sur le rapport de la police et rencontre à plusieurs reprises le sergent-détective chargé de l’affaire, ainsi que le journaliste du Droit qui l’avait abondamment couverte. Or, à mesure que la professeure plonge dans les entrailles de l’enquête policière, la façon dont elle a été bouclée lui apparaît de plus en plus bâclée.

Dans une succession de va-et-vient entre passé et présent, les pièces du casse-tête s’assemblent soigneusement pour construire un suspense efficace qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

L’auteur dépeint avec justesse le traitement médiatique de l’histoire, la pression exercée sur les policiers et le climat de méfiance attisé par un aspirant maire qui cible les immigrants et les personnes de couleur. Mais le dénouement en laissera plus d’un perplexe, de même que la morale – superflue – qui cherche à s’imposer.

Dommage qu’on ressorte aussi déroutés de ce roman pourtant bien mené.

★★★

Un automne noir, de Florian Olsen, Triptyque, 264 pages.