Cet essai offre un éclairage bienvenu au moment où le débat sur la laïcité continue de faire rage. Même si les Québécois ont décapité la statue de Jean-Baptiste il y a 50 ans dans un défilé de la fête nationale, ils restent des « catholiques culturels », pour qui le « nous » s’oppose fortement au « eux » non catholique.

D’abord publiée en anglais en 2016, la thèse de Geneviève Zubrzycki démontre que l’identité québécoise passe encore beaucoup par un profond et indéfectible catholicisme ambigu. Cet ouvrage savant, mais non rébarbatif, analyse l’identité québécoise depuis la Conquête jusqu’au nationalisme identitaire actuel. Abondamment illustré, l’essai démontre, notamment, que la sécularisation de la société n’est pas la cause du nationalisme québécois, mais sa conséquence.

Au Québec, la religion catholique reste « la norme tacite à l’aune de laquelle les autres confessions sont jugées ». L’autrice analyse le « pouvoir transformateur » des symboles pour démontrer l’attachement des Québécois à ce qu’ils considèrent toujours comme faisant partie intégrante de leur identité nationale.

Autrement dit : mon crucifix, oui, ton voile, non !