Des textes d’ici et d’ailleurs qui nous arrivent enfin en français.
La Société du feu de l’enfer
Avec La Société du feu de l’enfer, l’auteur libano-canadien continue à construire son œuvre dense et sombre. Dans ce quatrième roman, il retourne là où tout a commencé pour lui, à Beyrouth pendant la guerre civile, qui servait déjà de théâtre à son premier roman, Parfum de poussière. On y suit le jeune Pavlov, fils de croque-mort qui, de son balcon, regarde le monde s’écrouler tout en suivant les traces de son père au sein d’une étrange société secrète.
De Rawi Hage
Traduit de l’anglais par Sophie Voillot (Canada), Alto
En librairie
10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange
Écrivaine très connue en Turquie où elle est interdite de séjour sous peine d’emprisonnement, Elif Shafak, aujourd’hui établie à Londres, est devenue l’égérie de la liberté d’expression pour ses positions assumées en faveur des droits de la personne, en particulier ceux des femmes et des plus démunis. À travers la voix de son personnage Tequila Leila, une prostituée sauvagement assassinée, Shafak nous parle de la condition des femmes turques. Ce roman puissant fait partie des six finalistes au prix du livre étranger JDD/France Inter.
D’Elif Shafak
Traduit de l’anglais (Turquie) par Dominique Goy-Blanquet, Flammarion
30 janvier
Une machine comme moi
L’écrivain britannique, qui aime bien s’attaquer aux grandes questions de notre époque, explore cette fois l’univers de l’intelligence artificielle. Il l’aborde d’un point de vue original en introduisant dans la vie d’un couple britannique un humanoïde hyperrationnel qui supporte mal l’imperfection de notre monde. Ce ménage à trois permet à l’écrivain d’examiner des concepts comme l’obéissance, la subversion et la nature profonde de nos intentions. Comme pas mal tous les romans de McEwan, c’est tout simplement brillant.
D’Ian McEwan
Traduit de l’anglais par France Camus-Pichon, Gallimard
Janvier
Pardon
Eve Ensler nous avait bouleversée avec ses Monologues du vagin, une prise de parole féminine qui avait fait d’elle une véritable icône féministe et qui est encore présentée dans les théâtres du monde entier. Cette fois, elle nous revient avec un texte éminemment intime qui n’a pas dû être facile à écrire. Dans Pardon, elle imagine la lettre d’excuse que lui aurait écrite son père, qui a abusé d’elle, s’il était encore en vie. Une façon hyper personnelle d’aborder la question de la violence subie par les femmes. Douloureux mais nécessaire.
D’Eve Ensler
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié, Denoël
5 février
Neuf parfaits étrangers
Le décor est parfait : une station thermale où se réfugient neuf individus épuisés qui vont recharger leurs batteries loin du stress de la ville. Sous la plume aiguisée de l’autrice de Big Little Lies, les ingrédients sont réunis pour une étude de mœurs douce-amère où les travers de l’être humain seront décortiqués avec humour et intelligence. On nous promet qu’il sera question du sacro-saint concept de « lâcher prise », le Saint-Graal de notre époque. Très prometteur.
De Liane Moriarty
Traduit de l’anglais (Australie) par Béatrice Taupeau, Albin Michel
Février
Boat-People
Un père et son fils ont fui le Sri Lanka pour recommencer leur vie au Canada. Entassés dans un bateau de fortune comme on en voit trop souvent aux informations, ils seront emprisonnés dès leur arrivée et interrogés par les forces de l’ordre à la recherche de terroristes. Un récit déchirant, inspiré de faits vécus. Finaliste à Canada Reads 2018 et à Amazon Canada First Novel Award 2018, Boat-People est le premier roman de Sharon Bala qui est née à Dubaï, et qui vit aujourd’hui à St. John’s, Terre-Neuve.
De Sharon Bala
Traduit de l’anglais (Canada) par Marc Charron et Véronique Lessard, Mémoire d’encrier
26 février
Lake Success
Financier new-yorkais qui jongle avec les millions comme d’autres jonglent avec des balles, Barry Cohen fuit sa femme et son fils autiste pour refaire sa vie auprès de son premier amour. Son périple se transformera en road trip à travers les États-Unis, l’occasion pour l’auteur de brosser un portrait de l’Amérique du début du XXIe siècle avec ses multipoqués, ses démunis et ses laissés-pour-compte. Un livre qui s’inscrit dans la même lignée que les romans de Jonathan Safran Foer et de Jonathan Franzen.
De Gary Shteyngart
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Stéphane Roques, éditions de l’Olivier
Février
L’institut
Des enfants sont enlevés et gardés contre leur gré dans un institut très spécial où on « extrait » leurs dons : télépathie, télékinésie (souvenez-vous de Carrie !). Pris dans son lit après l’assassinat de ses parents, le jeune Luke se réveille dans ce lieu lugubre et terrifiant dont on ne s’échappe pas, dit-on. Les attentes sont toujours élevées à l’endroit de celui qu’on surnomme le « maître de l’horreur », alors imaginez quand le New York Times dit de ce roman qu’il est le plus effrayant…
De Stephen King
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch, Albin Michel.
Février
Au bonheur des filles
Après nous avoir fait découvrir l’univers de la botanique avec L’empreinte de toute chose (2014), Elizabeth Gilbert (Mange, prie, aime) nous entraîne dans le monde du spectacle new-yorkais des années 40. Son héroïne, Vivian Morris, 19 ans, découvre Times Square, et plus largement, la vie. Après quelques obstacles, la jeune femme, déterminée, réussira à s’émanciper de son milieu pour faire sa vie, à « ses » conditions. À noter qu’Elizabeth Gilbert sera de passage à Montréal en mai pour parler créativité, le thème de son avant-dernier livre.
D’Elizabeth Gilbert
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Barbaste
Calmann-Lévy
Mars
Un homme meilleur
Louise Penny semble s’être inspirée de l’actualité des derniers mois – inondations, cas de violence conjugale hypermédiatisés – pour nous raconter ce nouveau volet des aventures d’Armand Gamache, son inspecteur bourru et sympathique. Suspendu durant neuf mois, il est de retour à la Sûreté du Québec où il enquêtera sur la disparition d’une jeune femme victime des sévices de son mari. Un cas qui le troublera profondément.
De Louise Penny
Traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
Flammarion Québec
26 mars