(Paris) L’auteure italienne Barbara Baldi a reçu jeudi le grand prix Artémisia de la bande dessinée des femmes pour Ada (Ici Même), un roman graphique qui raconte comment une jeune femme sous l’emprise de son père parvient à s’évader grâce à la peinture.

Autriche, 1917. La jeune Ada vit seule avec son père dans des bois isolés. Un homme rustre qui n’a de cesse de l’humilier. Pour échapper à son bourreau de père, Ada s’adonne en secret à sa passion : la peinture…

Deuxième album de l’artiste italienne, Ada privilégie les ambiances aux dialogues. Le graphisme, saisissant, constitue un magnifique hommage à l’expressionnisme autrichien incarné par des artistes comme Egon Schiele ou Gustav Klimt.

« Passant d’un trait brut pour exprimer la violence et la tyrannie paternelle à de sublimes mises en couleurs pour les paysages, qu’ils soient naturels ou urbains, la bédéiste italienne donne à voir une palette d’une richesse exceptionnelle, au service d’un récit hautement symbolique : celui de l’émancipation féminine et de sa libération par la réalisation d’une œuvre », a indiqué le jury dans un communiqué.

Au total, six prix ont été décernés par le jury Artémisia.

Le prix spécial du jury a été attribué à Florence Dupré Latour pour Carnage (Mauvaise Foi), celui de l’originalité à Lorraine Les Bains pour Waldo (Lapin), le prix de l’environnement à Anne Defréville pour L’âge bleu (Buchet-Chastel), celui de l’émancipation à Chloé Wary pour Saison des roses (FLBLB) — un titre en lice pour le Fauve d’or du meilleur album du prochain festival d’Angoulême —, et le prix Matrimoine à Nicole Claveloux et Edith Zha pour La main verte et autres récits (Cornélius).

Cofondée en 2007 par la dessinatrice et scénariste Chantal Montellier et Jeanne Puchol, l’association Artémisia distingue tous les 9 janvier, jour anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir, un album scénarisé et/ou dessiné par une ou plusieurs femmes.