(Paris) Par Belenos et Toutatis, les temps changent dans le village d’Astérix ! Pour la première fois, c’est une adolescente, « la fille de Vercingétorix » il est vrai, qui occupe la vedette du 38e album de la saga en librairie jeudi.

La jeune fille se prénomme Adrénaline et porte bien son nom. Chevelure rousse, caractère bien trempé (comme son père), un petit air de Greta Thunberg, la jeune égérie suédoise de la lutte contre le réchauffement climatique… La fille de Vercingétorix est assurément la première véritable aventurière de la série.

« La jeune adolescente porte l’album comme sans doute aucun personnage féminin ne l’avait fait jusqu’à présent », admet l’éditeur.

Depuis 60 ans, année de création de la série par René Goscinny et Albert Uderzo dans le magazine Pilote, la sortie d’un album d’Astérix est un événement.

Édité aux éditions Albert-René (Hachette Livre, groupe Lagardère), l’album bénéficie d’un tirage global de cinq millions d’exemplaires (dont deux millions pour le marché francophone) sans équivalent dans l’édition française.

En France, les lecteurs auront le choix parmi quatre éditions (classique à 9,99 euros (14,50 $), de luxe à 39 euros (57 $), en édition Artbook avec cinq ex-libris, dont deux signés à 199,95 euros (292 $) ou en édition numérique à 7,99 euros (12 $)).

Pour l’étranger, l’album sera également disponible jeudi dans quinze traductions dont évidemment en allemand. L’Allemagne est, après la France, le pays où Astérix se lit le plus. Chaque album d’Astérix en allemand s’écoule à environ 1,5 million d’exemplaires.

Patronne des éditions Albert-René, Isabelle Magnac rappelle que depuis la parution du premier album d’Astérix, Astérix le Gaulois, en 1961 un total de 380 millions d’albums se sont vendus dans le monde. Les albums d’Astérix sont traduits au total dans 111 langues et dialectes.

Numéro un des ventes

En prévente sur la plateforme Amazon, le 38e album des aventures d’Astérix était numéro un du classement des meilleures ventes dans la catégorie BD dix jours avant sa sortie. Des librairies ont prévu de rester ouvertes mercredi à minuit pour permettre aux nombreux amateurs de se procurer l’album.

Fidèle à son habitude, l’éditeur s’est pourtant montré avare de détails sur le contenu de ce nouvel album signé comme les trois précédents par le duo Jean-Yves Ferri (au scénario) et Didier Conrad (au dessin).

Le synopsis dévoilé par l’éditeur est succinct : « Effervescence et chamboulements en perspective ! La fille du célèbre chef gaulois Vercingétorix, traquée par les Romains, trouve refuge dans le village des irréductibles Gaulois, seul endroit dans la Gaule occupée à pouvoir assurer sa protection. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la présence de cette ado pas comme les autres va provoquer moult bouleversements intergénérationnels… ».

Outre Adrénaline, l’éditeur a consenti à dévoiler les noms de deux autres ados présents dans l’album : Blinix et Selfix, fils respectivement du poissonnier Ordralfabétix et du forgeron Cétautomatix.

« À l’exception de Zaza dans Le cadeau de César, il n’y a pas eu d’adolescente dans Astérix. Après 37 titres, il est essentiel de choisir des sujets et des types de personnages peu abordés dans la série », a indiqué Jean-Yves Ferri.

Si les personnages féminins ont été si longtemps absents des albums d’Astérix, « Ce n’est pas vraiment lié à Astérix, c’est lié à la BD des années 1960-1970 », tempère Didier Conrad. « En général, poursuit-il, il n’y avait pratiquement jamais de personnage féminin pour des raisons purement stratégiques parce qu’il n’y avait pas beaucoup de filles qui lisaient (des bandes dessinées), ou en tout cas ça ne se savait pas, si elles en lisaient ».

Le plus bel hommage à ce nouvel album est venu d’Anne Goscinny, la fille de René Goscinny, lors de la présentation de l’ouvrage au siège de Hachette Livre lundi dernier. « Je pense qu’Adrénaline est certes dans l’air du temps, mais qu’elle est surtout en adéquation avec l’esprit de l’œuvre, avec l’humour, avec les aventures d’Astérix en général, et c’est presque un personnage que mon père aurait pu inventer ».