À l’heure des tweets rageurs du président américain, de l’érection d’un mur au sud du pays de nos voisins du Sud, et du démembrement des familles qui risquent leur vie pour passer la frontière dans l’espoir d’une vie meilleure, ce livre ne peut être plus actuel, plus criant de pertinence.

C’est l’histoire d’une famille recomposée partie en road trip : les parents sont écrivains, leur couple est à la limite de l’éclatement.

Il fait une recherche sur les Apaches, elle est obsédée par l’impact de la crise migratoire sur les enfants d’origine sud-américaine, ces « enfants perdus ». La réalité les rattrapera douloureusement.

L’écriture de Luiselli est vivante et vibrante. On est assis dans la voiture avec eux, on regarde le paysage défiler, on a chaud dans le désert, on tremble pour les enfants. L’auteure a été interprète pour les mineurs au tribunal de l’immigration à New York et on dit qu’elle a aussi traîné sa famille dans un voyage à travers les États-Unis pour documenter son roman.

Le résultat est tout simplement bouleversant.

★★★½

Archives des enfants perdus. Valeria Luiselli. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard. Éditions de l’Olivier.