Ce n’est plus un secret depuis que l’information a fuité, peu après la parution du premier titre de Robert Galbraith : derrière ce pseudonyme se cache nulle autre que la créatrice de Harry Potter.

N’empêche, on ne lit pas Blanc mortel seulement parce que c’est un nouveau J. K. Rowling ; on l’apprécie pour toutes les raisons qui ont fait la notoriété de l’écrivaine britannique et ensorcelé les millions de lecteurs de sa célèbre série.

C’est que Blanc mortel n’est pas un roman policier parmi tant d’autres. C’est une énigme complexe, un casse-tête de près de 700 pages qui s’épaissit plutôt que de s’éclaircir à mesure que se dévoilent les pièces du jeu.

Blanc mortel est truffé de rebondissements surprenants, sans temps mort, parsemé de détails et d’indices qui poussent le lecteur à se creuser les méninges pour tenter de comprendre comment tous ces éléments s’assemblent.

Cette quatrième enquête de Cormoran Strike est une excellente porte d’entrée dans l’univers policier de J. K. Rowling, dans le cas où ses trois premiers titres seraient passés sous votre radar, quitte à les découvrir par la suite. Et vous en aurez certainement envie si vous aimez l’enquête, le suspense, les histoires de crimes à saveur politico-sociale, avec un à-côté d’intrigues sentimentales…

L’effervescence de Londres

Cormoran Strike est un détective privé de la trempe de Harry Bosch, ancien militaire à la carrure de boxeur et au passé trouble, amputé d’une jambe. Et qui n’ose pas admettre ses sentiments à son associée, Robin Ellacott.

Alors que l’agence de Strike connaît une soudaine notoriété, les deux détectives sont engagés par un ministre victime de chantage pour trouver des squelettes dans le placard de ses maîtres chanteurs, histoire qu’il se tire d’affaire. Au même moment, un jeune homme schizophrène implore Strike de l’aider à lever le voile sur un vieux meurtre dont il croit avoir été témoin.

C’est l’été 2012, Londres nage en pleins Jeux olympiques — des Jeux qui font bien des mécontents. La capitale est en ébullition. Robin, qui multiplie les missions d’infiltration, doit en outre gérer des crises de panique récurrentes qu’elle garde secrètes, et composer avec des déboires conjugaux qui menacent son mariage. Et pour compliquer le tout, elle n’est pas insensible au charme de son patron.

Tout au long d’une enquête passionnante, deux questions nous poursuivent en filigrane : Robin quittera-t-elle son odieux mari ? La jeune femme et Cormoran Strike se diront-ils enfin la vérité ? On voyage avec délectation dans les quartiers de Londres, ses pubs où il y a toujours une bonne raison de trinquer, sa campagne environnante et son aristocratie snobinarde.

Si J. K. Rowling et son sorcier aux lunettes rondes ont réussi à faire redécouvrir la magie de l’enfance à bon nombre d’adultes, Robert Galbraith parvient à réveiller l’enfant en nous qui rêvait de devenir détective. Et Cormoran Strike fait partie de ces enquêteurs dont la finesse d’esprit et la mémoire exceptionnelle leur permettent de se mesurer sans gêne à des héros légendaires comme Sherlock Holmes.

IMAGE FOURNIE PAR GRASSET

Blanc mortel, de Robert Galbraith

★★★★ Blanc mortel. Robert Galbraith. Grasset. 704 pages.