Lucía Etxebarria n’a pas son pareil pour décortiquer les relations amoureuses. Depuis Amour, Prozac et autres curiosités, le titre qui l’a fait connaître en 1997, l’auteure espagnole nous propose des romans dont le style se situe quelque part entre le côté tragique d’Almodóvar et le côté punk de Virginie Despentes.

Dans Dieu n’a pas que ça à faire, on est à Palma, la capitale de Majorque, une petite ville où tout le monde se connaît, et où les apparences et les conventions dictent les choix de vie de chacun.

Sans compter que l’Opus Dei pèse lourd sur le destin des grandes familles de cette ville balnéaire.

Bien sûr, lorsqu’on gratte le vernis de la respectabilité, on découvre un tout autre portrait. Derrière les façades des riches demeures, des couples souffrent, mentent, se détestent.

Un grand théâtre des apparences dans lequel chacun tente tant bien que mal de tenir son rôle. Adultère, peur de l’engagement, homosexualité refoulée, vie amoureuse ratée…

Une hypocrisie qui coûtera cher à Alexia, Elena et David, les trois personnages de ce chassé-croisé amoureux qui parle de l’impossibilité du couple devenu, selon l’auteure, « une utopie, un mode de consommation ». Car les romans d’Etxebarria sont tout sauf des romans à l’eau de rose.

★★★½ Dieu n’a pas que ça à faire. Lucía Etxebarria. Héloïse d’Hormesson. 272 pages.