Et si une forme d’atavisme avait marqué la vie en forme de feu d’artifice de Jack Kerouac, enfant chéri ou maudit, c’est selon, de la beat generation ? C’est l’impression qui nous reste à la lecture de cet ouvrage qui se veut une réédition du livre Jack Kerouac, Breton d’Amérique (2009) et qui nous arrive en ce 50e anniversaire de la mort de l’auteur de Sur la route.

Au terme de recherches exhaustives des deux côtés de l’Atlantique, incluant un passage aux Archives nationales du Québec, la généalogiste Patricia Dagier a réussi à débusquer Urbain-François Le Bihan de Kervoac, premier ancêtre de Jack à s’installer en Amérique, près des rives du Saint-Laurent.

Sa traversée de la mer est la résultante d’accusations faites à son endroit dans son patelin de Huelgoat, dans le Finistère.

Rendu ici, Le Bihan a brouillé les pistes de son passé. Son errance, son caractère, son mal-être, sa double identité ne sont pas sans rappeler le Jack Kerouac vagabond du XXe siècle. L’ordre des chapitres nous fait passer d’une vie à l’autre comme une forme d’écho.

C’est ingénieux, mais le résultat n’est pas toujours convaincant. On se sent moins interpellé, concerné, par certains passages de la vie d’Urbain-François qui a vécu au XVIIIe siècle. Le travail de recherche demeure néanmoins impressionnant.

Jack Kerouac – De l’Amérique à la Bretagne. Patricia Dagier et Hervé Quéméner. Les mots et le reste. 186 pages.