Dès la lecture des premières pages de cet ouvrage qui, de prime abord, a l'air rébarbatif, nous sommes aspirés dans la vie riche et active de cet homme qui a été chercheur, enseignant, politicien, ministre sous René Lévesque, auteur et éditeur.

Qu'on soit d'accord ou non avec sa lecture de l'histoire et de l'actualité, le parcours de Denis Vaugeois donne le goût de l'histoire. Nous prendrons en exemple ce passage où il raconte avec maints détails comment il s'est intéressé aux explorateurs Lewis et Clark, mettant ses pas dans les leurs, à la découverte du continent américain.

Ailleurs, on assiste en sa compagnie à la mise en place de plusieurs infrastructures du Québec moderne, comme le réseau des bibliothèques publiques. Très sûr de lui, il affirme sans compromis, quitte à déranger, comme on l'a entendu récemment avec les pensionnats autochtones (il s'est par la suite excusé). Duplessis ? Ce n'est pas que l'homme de la Grande Noirceur. Le référendum de 1980 ? Gagné par le fédéral grâce à une orgie d'achats de publicité. La naissance de l'Amérique ? La rencontre de deux anciens mondes pour créer le Nouveau Monde.

Mais il n'hésite pas non plus à cibler ses propres échecs. Ainsi, il s'attribue en partie le discours plus ou moins bien accueilli de René Lévesque à l'Economic Club de New York ou sa réforme, en tant que ministre, de la Loi sur l'accès à l'information. À la base de tout cela, il y a aussi le travail de l'intervieweur, Stéphane Savard, très bien préparé.