Trois récits s'enchevêtrent au je, tu et elle. Trois femmes prisonnières d'elles-mêmes davantage que de leur vie, de leurs tourments ou des autres.

Marie recouvre la liberté après avoir été incarcérée pour homicide; Xuân Lan quitte un mari indifférent en se remettant en question à chaque pas qui l'éloigne de la maison; Isa refuse longtemps l'appel de l'écriture malgré sa retraite de l'enseignement.

Dans ce road story parcourant les chemins de l'intime, les trois femmes se libéreront peu à peu et se rejoindront dans une même voix, un même fleuve.

L'histoire en elle-même est belle, échappe au réalisme du quotidien et s'agrémente d'accents poétiques. L'écriture parfois empesée nous place, toutefois, devant de nombreuses répétitions, des images malhabiles ou ambiguës, de bonnes idées laissées en plan, d'autres trop simplistes.

Cela va du meilleur («Cette rive qui vous unit comme deux prières du soir, solitaires.»), mais malheureusement, jusqu'au pire («Il s'était fondu dans le grand tout.»).

L'écrivaine semble se laisser prendre au jeu des mots. Son roman s'étire inutilement. Il aurait mérité, néanmoins, un travail d'édition plus exigeant.

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La troisième personne. Danielle Dussault. Druide. 166 pages.