C’est un livre important, écrit avec une plume intelligente et sensible. Pour les 30 ans de la tuerie de Polytechnique, qui a coûté la vie à 14 jeunes femmes, la journaliste Josée Boileau raconte le chemin parcouru depuis le 6 décembre 1989. Elle revisite d’abord le fil des évènements de la journée fatidique.

Les témoins parlent et racontent ce qu’ils ont vu. Ce passage est tellement douloureux à lire qu’on imagine qu’il l’a été tout autant à écrire. La journaliste resitue ensuite l’attentat dans son contexte sociopolitique : dans quel Québec s’est produite cette tuerie antiféministe qui visait des étudiantes en génie ? Qui étions-nous en 1989 ? Un passage important pour ceux et celles qui n’étaient pas encore nés, comme pour ceux qui y étaient, mais ne s’en souviennent peut-être plus avec précision.

Josée Boileau revient aussi sur les différentes interprétations de la tuerie dans les médias et la société en général, sur le déni à reconnaître qu’il s’agissait d’un crime commis « contre les femmes ». Encore une fois, des passages qu’on lit les larmes aux yeux.

Le livre se termine sur une note plus lumineuse, en nous présentant les jeunes femmes assassinées afin qu’on ne les oublie pas, qu’on ne résume par leur courte existence à l’unique rôle de victimes. Qui étaient-elles ? À quoi rêvaient-elles ? Ce livre devrait être une lecture obligatoire pour tous tellement il est instructif, empreint de respect, et motivé par un désir sincère d’expliquer, de comprendre et de guérir une blessure, aussi. Un livre qui, dès sa sortie, est déjà incontournable.

★★★★

Ce jour-là : Parce qu’elles étaient des femmes, de Josée Boileau. Éditions La Presse. 256 pages.