(Paris) Le Prix des cinq continents de la Francophonie a été décerné mardi à l’écrivain québécois Gilles Jobidon pour Le Tranquille affligé (Leméac, Canada Québec), a annoncé l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Au milieu du XIXe siècle, un jésuite défroqué, Jacques Trévier, doit ramener en Chine depuis une île de la mer d’Oman un maître artisan inventeur d’une teinture noire unique qui aurait le pouvoir magique de régler les multiples maux qui gangrènent l’empire, en pleine guerre de l’opium. Il y rencontrera l’amour de sa vie sous les traits d’une femme albinos belle comme une apparition.

À travers l’Histoire, réinventée ou réelle, ce roman veut aborder une réalité bien plus contemporaine : l’appropriation intempestive des ressources naturelles, les trafics illégaux, l’espionnage industriel… Bref, les revers de la mondialisation.

L’écrivain a récemment expliqué au Devoir que le protagoniste de ce roman, son cinquième, doit beaucoup au Français Pierre-Martial Cibot, historien et botaniste jésuite qui a vécu en Chine jusqu’à sa mort, en 1780, et qui signait du pseudonyme «L’affligé tranquille» les lettres qu’il envoyait en France.

Gilles Jobidon veut montrer dans ce roman que l’Orient et l’Occident ne se sont jamais rencontrés mais «sont entrés en collision», avec le pillage intellectuel et le travail de sape sociale des Jésuites pendant quatre siècles dans l’Empire du Milieu.

Le Tranquille affligé a déjà obtenu cette année le Prix Arlette-Cousture, du nom de l’écrivaine québécoise.

Le Prix des cinq continents, créé par l’OIF en 2001, est décerné à des talents littéraires «reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents».

En plus de la dotation de 10 000 euros, le lauréat bénéficie d’un accompagnement promotionnel pendant toute une année.

Une «Mention spéciale» a par ailleurs été décernée au Français Alexandre Feraga, pour Après la mer (Flammarion, France).