Ce premier roman brillant nous entraîne à Kahnawake, au sein d’une bande de jeunes qui cherchent leur place, ne prennent pas toujours les bonnes décisions, boivent un peu trop, fument beaucoup trop.

Pour certains, comme Dave, la voie semble peinte en noir ou blanc, sans entre-deux : les bancs de l’université ou l’école du crime. Il se rend compte assez vite qu’il ne cadre pas avec le profil des étudiants en droit et qu’il peut nourrir ses ambitions plus rapidement auprès des motards qui ont la mainmise sur la contrebande locale.

La descente aux enfers de Dave est un tourbillon de noirceur angoissant, atypique, cauchemardesque, où sont dépeints avec finesse les dilemmes moraux et les craintes d’une génération désespérément en quête de modèles à suivre.

L’auteur a par ailleurs passé du temps dans les réserves de Kahnawake et de Kanesatake pour créer cette œuvre et on le sent, autant dans les dialogues parsemés de kanien’kéha que dans les petits gestes du quotidien, teintés de tradition, qui donnent au roman toute son authenticité.

★★★½

Le cercle de cendres, Félix Ravenelle-Arcouette, Héliotrope, 288 pages