Il y avait, dans la famille de Jean-Luc Coatalem, un secret bien gardé. Si bien qu’on avait enfermé ce secret dans une boîte avant de jeter la clé au fond des mers.

Mais voilà. Le prolifique et multirécompensé auteur de Mes pas vont ailleurs voulait tout savoir de l’histoire de Camille, son grand-père paternel, arrêté par la Gestapo et déporté en 1943 pour ne jamais revenir. Au sein de sa famille, sa quête s’est cognée à un mur de silence : « À quoi bon tisonner ce qui restait douloureux. » Notamment celui de son père Pierre qui, au bout d’une décennie, consentira à soulever quelques pierres.

Présenté comme un roman, pour cause de passage inventé, ce récit très ancré dans un passé réel, et maintenant finaliste pour le prix Goncourt, parle de délation, de silence, de famille et du droit de savoir. Nombreux sont les passages remarquablement écrits, tissés d’envolées de mots qui nous frappent et nous happent. Comme cette soif de recherche dans les archives : « Cette quête pour d’infimes particules que le temps avait dispersées, et pour laquelle je me dépensais sans compter, était devenue dévorante… »

Nous avons cependant été moins soufflé par un récit déconstruit, sautant d’une période à l’autre du XXe siècle, dans lequel trop de détails historiques et souvent archiconnus étaient inventoriés à la chaîne.

★★★½

La part du fils. Jean-Luc Coatalem. Stock. 266 pages