À l’occasion du festival Fierté Montréal, voici une sélection d’albums et de romans jeunesse qui abordent la diversité sexuelle et de genre.

Albums

Ode à toutes les familles

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Extrait de l’album Une famille, c’est une famille

À l’école, l’enseignante demande aux élèves de parler de leur famille. Une enfant décide de parler en dernier. Elle n’est pas sûre de ce qu’elle dira. Sa famille est différente des autres… Quand les élèves décrivent leur famille – avec des parents très amoureux, des tonnes d’enfants, ou encore avec deux mamans, deux papas, une garde alternée, la présence de grand-mère, etc. –, la fillette réalise que sa famille, avec sa mère adoptive, est aussi une famille. Les douces aquarelles de Qin Leng mettent de la vie dans un album qui fait du bien.

Une famille, c’est une famille, texte de Sara O’Leary, traduction d’Isabelle Montagnier, illustrations de Qin Leng, éditions Scholastic. Dès 3 ans.

Crapaud charmant

Les parents de Philémon le crapaud lui ont répété qu’un baiser ferait de lui un prince charmant quand il serait grand. Mais les princesses se succèdent pour l’embrasser et rien ne se passe. Quand le prince Arthur de Belle-Allure arrive à l’étang, Philémon veut lui présenter une princesse. Mais le prince préfère embrasser Philémon… Charmant comme le prince, ce conte détourné présente simplement l’attirance mutuelle de deux garçons. Qui vont peut-être se marier et avoir beaucoup d’enfants…

Un jour mon prince viendra, texte d’Agnès Laroche, illustrations de Fabienne Brunner, éditions Talents hauts. Dès 4 ans.

George la poulette

Douze poussins sont nés à la ferme de La Haute-Cour. Parmi eux se trouve George, le petit timide de la famille. George préfère jouer avec ses sœurs plutôt qu’avec ses frères, qui le traitent de poule mouillée. Quand sa queue de coq commence à pousser, il en arrache les plumes. George veut être une poulette. Tout le poulailler finit par accepter sa différence – qui le sauve quand le fermier vient capturer les coqs de la ferme. Très (trop ?) caricatural, cet album a le mérite d’être clair. Dommage qu’il enferme coqs et poules dans des définitions très stéréotypées.

Le coq qui voulait être une poule, texte de Carine Paquin, illustrations de Laurence Dechassey, Éditions Michel Quintin. Dès 4 ans.

Élever un enfant dans un autre sexe

Dans la tribu Oolong, qui vit dans un village flottant, les grands-parents peuvent choisir de renaître dans le corps d’un de leurs petits-enfants. La grand-mère décide de renaître dans le corps d’un garçon, ayant connu une vie de fille bien remplie. Après sa mort, naît toutefois un bébé fille. Pas grave : sa famille décide de l’élever en garçon. Chez les Dong-Ding, une autre tribu, c’est le contraire : un garçon naît après la mort du grand-père, qui désirait revivre en fille. Dans cet album touffu, complètement éclaté, truffé de mots inventés, Claude Ponti parle de l’importance de vivre différentes expériences.

Le fleuve, de Claude Ponti, éditions L’École des loisirs. Dès 5 ans.

Romans

Surmonter les différences

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Nous sommes tous faits de molécules, texte de Susin Nielsen, traduction de Rachel Martinez, éditions La courte échelle. Dès 13 ans.

La mère d’Ashley, une fille populaire de 14 ans, a refait sa vie avec le père de Stewart, un surdoué de 13 ans. Quand ces derniers emménagent chez Ashley, c’est la catastrophe. Déjà que l’adolescente n’est pas remise du départ de son père, qui a annoncé à sa famille être gai… Sensible et complexe, ce roman démontre que surmonter les différences (en tous genres !) est encore un défi. Dommage que le personnage d’Ashley, au sommet de l’échelle sociale, soit si peu attachant – on se rattrape avec ce cher Stewart, dont on voudrait avoir encore des nouvelles une fois le livre refermé.

Nous sommes tous faits de molécules, texte de Susin Nielsen, traduction de Rachel Martinez, éditions La courte échelle. Dès 13 ans.

Jetée à la rue

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Les maux bleus, de Christine Féret-Fleury, collection Échos, éditions Gulf Stream. Dès 13 ans.

En France, les parents d’Armelle vont – avec elle – manifester contre le mariage « pour tous ». Un euphémisme pour s’opposer aux unions homosexuelles. Or, Armelle sait qu’elle aime les filles. Elle craque et l’annonce à ses parents, qui la mettent dehors. À 16 ans… Ce récit nous fait entrer dans l’intimité d’une jeune lesbienne, à la façon d’un journal. Avec respect et douceur. Intéressant pour tous.

Les maux bleus, de Christine Féret-Fleury, collection Échos, éditions Gulf Stream. Dès 13 ans.

Découvrir sa bisexualité

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James, de Samuel Champagne, collection Kaléidoscope, Éditions de Mortagne. Dès 14 ans.

James, champion de natation, a toujours été attiré par les filles. Depuis sa rupture avec sa copine, il couche avec son amie Astrid, ce qui leur convient à tous les deux. Peu à peu, James réalise qu’il désire… son ami Isaac. Comment est-ce possible ? Est-ce compatible avec son statut de nageur ? Presque didactique, ce roman suit longuement les tiraillements intérieurs d’un jeune bisexuel sympathique (mais trop parfait pour être vrai). Deux autres titres à thématique LGBTQ+ ont paru dans la collection Kaléidoscope.

James, de Samuel Champagne, collection Kaléidoscope, Éditions de Mortagne. Dès 14 ans.

Amours intenses

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Chimie 501, de Josée De Angelis, Éditions du Parc en face. Dès 15 ans.

C’est le début de la 5e année du secondaire. Nic, un nouveau, s’assoit en classe à côté de Max. Sans savoir qu’il risque de se faire niaiser par les autres élèves s’il côtoie « le gai »… En fait, Nic s’en fout. Il a quitté Ottawa, où son meilleur ami sort maintenant avec son ex-copine, et il veut se changer les idées. Ce roman, où la narration se fait en alternance par les deux adolescents, expose en détail leur relation amicale, puis amoureuse et sexuelle, avec ses hauts et ses bas – toujours fougueux.

Chimie 501, de Josée De Angelis, Éditions du Parc en face. Dès 15 ans.