On pourrait croire que le protagoniste d’Occident — le nouveau roman du très Parisien Simon Liberati, ami de Frédéric Beigbeder — est en quelque sorte un alter ego de l’écrivain qui a déjà été sous les projecteurs pour ses excès.

Abus d’alcool et de cocaïne, nuits blanches et mondaines, Alain, fin quarantaine, échoue même dans ses peintures à trouver la femme idéale, la muse qui pourrait lui procurer le juste équilibre entre la création et une vie sereine et apaisée.

Installé dans une routine à la fois confortable et destructrice, entre sa campagne tranquille et le clinquant Paris, il est bousculé par sa nouvelle maîtresse, mariée, comme jamais auparavant une femme n’a pu le faire.

IMAGE FOURNIE PAR GRASSET

Occident, de Simon Liberati

Lorsqu’elle tombe enceinte et laisse planer le doute sur l’identité du père, Alain est déchiré entre un égoïsme qu’il revendique sans vergogne et le plaisir qu’il prend à passer du temps avec l’enfant et ce qu’il surnomme sa famille d’emprunt.

Mais cette « simulation de vie ordinaire » ne peut durer et il se met de nouveau à la recherche de l’art salvateur, qui passe sans surprise par l’idéalisation d’une nouvelle muse, beaucoup plus jeune.

Constamment entre deux pôles, ce peintre déchu est une version familière, déjà vue, de cette élite artistique qui a connu son apogée et se retrouve désormais condamnée, au tournant de sa vie, à errer en cherchant sa raison d’être. Un peu comme l’Occident, en fin de compte.

★★★ Occident. Simon Liberati. Grasset. 496 pages.