La romancière française Alice Zeniter a remporté jeudi le Goncourt des lycéens pour L'art de perdre (Flammarion), un récit puissant sur les non-dits de la guerre d'Algérie racontant le destin d'une famille française dont le grand-père fut harki.

La finaliste malheureuse du Goncourt et du Femina, âgée de 31 ans, a été choisie au troisième tour par le jury, devant Véronique Olmi pour son roman Bakhita (Albin Michel).

Cinquième roman d'Alice Zeniter, L'art de perdre a déjà été récompensé par le prix littéraire du journal Le Monde, le prix des libraires de Nancy et le prix Landerneau des lecteurs. Il est toujours en lice pour l'Interallié.

Paru le 16 août, au premier jour de la rentrée littéraire, l'ouvrage a été depuis unanimement salué par la critique. Il figure parmi les livres les mieux vendus de la rentrée.

Faisant fi de tous les préjugés colportés sur les harkis, ces Algériens restés du côté de la France pendant la guerre d'indépendance, Alice Zeniter, elle-même petite fille d'un harki, a choisi de raconter cette histoire à la seule hauteur d'êtres humains tragiquement ballotés par l'histoire.

Cela donne un récit saisissant dont le souffle et l'humanité ne s'épuisent jamais.

L'an dernier, le Goncourt des lycéens avait été attribué à Gaël Faye pour Petit pays (Grasset), un roman qui se déroulait au Burundi.