La plus jeune députée de l'Assemblée nationale lance un livre dimanche pour inciter les jeunes de la génération Y à prendre leur place dans la société afin de contribuer aux décisions qui les affecteront de toute façon dans les années à venir.

«Les jeunes, on a un poids démographique qui est important, alors il faut qu'on soit représentés dans les instances, on a un point de vue sur le monde qui est différent, pas meilleur, mais qui mérite quand même d'être entendu», a déclaré Catherine Fournier en entrevue téléphonique quelques heures avant le lancement officiel de son ouvrage L'audace d'agir, publié par la maison d'édition Somme toute.

La députée de Marie-Victorin, qui a 25 ans, a profité de ses premières vacances d'élue l'été dernier pour mettre par écrit son appel à l'engagement aux jeunes qu'elle avait lancé lors de son élection, il y a près d'un an.

La députée péquiste comprend une bonne partie des jeunes, chez qui il y a du cynisme face à la politique.

«On a grandi dans un contexte un peu morose. Il n'y a pas eu de grands débats, de grands projets de société depuis les 15-20 dernières années, alors c'est un peu difficile de vouloir inspirer par la classe politique», a-t-elle soutenu.

Elle concède aussi que la politique active n'est pas pour tout le monde, mais elle invite les jeunes à s'impliquer dans toutes les sphères de la société.

«Si on prend un mouvement social, comme en 2012, le mouvement étudiant. Les jeunes qui y ont participé en ont fait de la politique, ils n'avaient pas besoin de leur carte de membre pour faire changer les choses», a-t-elle expliqué.

Et sa fraîche expérience en politique lui a démontré que les jeunes ne devraient pas se sentir intimidés de s'engager. Avant de faire le saut, elle appréhendait les commentaires des observateurs et de ses collègues sur son manque d'expérience. Mais ce ne fut pas le cas. «Au contraire, j'ai eu un accueil extrêmement chaleureux de la part des gens de tous les partis politiques», a-t-elle indiqué.

«Dans la population, c'est extrêmement rare que quelqu'un me dise que ce n'est pas sérieux, ma candidature, en raison de mon âge. Au contraire, les gens sont enthousiastes, justement, de voir une jeune qui s'implique et qui prend sa place.» Dans son livre, Catherine Fournier ne rejette pas pour autant les «outils» laissés par les générations précédentes et dont peuvent profiter les plus jeunes.

«Je tiens à souligner toutes les réussites qui ont fait le Québec qu'on connaît aujourd'hui et comment on peut s'inspirer de ces réussites collectives là, nous, comme générations, pour répondre aux défis auxquels on sera confrontés», a-t-elle précisé.

«Je voulais envoyer un message d'espoir, de dire que les choses ne sont pas nécessairement statiques.»