Lauréat du prix littéraire du Gouverneur général 2017 pour son essai Les yeux tristes de mon camion (Éditions du Boréal), Serge Bouchard recevra son prix le 29 novembre, à Rideau Hall.

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris la bonne nouvelle?

J'ai pensé tout de suite à Bernard Arcand [anthropologue et ami de Serge Bouchard, Arcand a animé Lieux communs à la radio de Radio-Canada avec lui. Leurs chroniques ont ensuite été publiées chez Boréal. Il est mort en 2009]. Il avait remporté le prix du Gouverneur général pour son essai Le jaguar et le tamanoir, en 1991. Il disait toujours à la blague: tu pourras me parler d'égal à égal quand tu auras un prix du Gouverneur général toi aussi... [rires]

Que signifie ce prix pour vous?

Je suis dans une drôle de période de ma vie: je reçois des prix. Il y a des jeunes, des précoces, qui en reçoivent tôt dans leur carrière. Moi, ça m'arrive vers la fin de la course. Je reçois des trophées parce que j'ai couru le marathon. C'est très apprécié pour un homme qui n'a jamais reçu de prix avant cela. Je suis très content. 

Nous nous sommes parlé il y a un an, à la sortie de votre livre, à la veille de l'élection américaine. Vous étiez très pessimiste. Quel est votre état d'esprit aujourd'hui?

Je suis dans le même état d'esprit. Je suis passé de l'inquiétude à l'incrédulité. Nous vivons un moment surréaliste qui va passer à l'histoire. Je ne vous apprends rien en vous disant que l'humanité a fait un joli pas de recul. 

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La réédition du recueil Les yeux tristes de mon camion paraît demain en librairie chez Boréal Compact.