Sur la table de travail d'Étienne Lepage

Le dramaturge signe le texte de la pièce Toccate et fugue à l'affiche au Théâtre d'Aujourd'hui. Il travaille aussi à la réécriture de L'idiot de Dostoïevski, qui sera présenté au TNM en 2018 (mise en scène de Catherine Vidal). Scénariste, traducteur et créateur transdisciplinaire, Lepage travaille en outre sur le spectacle Amours, délices et orgues, en collaboration avec le chanteur Pierre Lapointe et la metteuse en scène Sophie Cadieux, qui sera présenté aux FrancoFolies.

- Propos recueillis et édités par Nathalie Collard, La Presse

SUR LA TABLE

Nietzsche et Machiavel

« De façon générale, je lis davantage des philosophes, et ces deux-là sont à une sorte d'intersection très intéressante pour le théâtre, entre la philosophie et la psychologie. Ce sont des gens qui proposent des visions du monde. D'un point de vue d'auteur, c'est intéressant, car c'est ce que je veux faire avec mes pièces. »

Billets du FTA

« Ce festival, c'est ce qui me nourrit et qui me donne de l'énergie pour le reste de l'année. Chaque printemps, je me ruine pour y assister. C'est selon moi le meilleur moment artistique et c'est ma bonbonne d'oxygène. C'est aussi un festival auquel j'ai eu la chance de participer trois fois. »

Mon kit Dostoïevski

« Avec Catherine Vidal, qui est en résidence au TNM, on travaille à la réécriture de L'idiot. Les personnages sont fous, dégénérés. Ils sont verbeux. Ça marche bien avec moi. On le fait en québécois, alors je n'ai pas gardé un seul mot, je garde seulement les personnages et ce qui se passe entre eux. »

Les dessins de mon père

« Mon père [Robert Marcel Lepage] est une grande inspiration. Il est l'incarnation même de ce que c'est qu'être un artiste. Il est toujours en train de créer. Une fourchette frappe une assiette, il va te dire : " Ah ! c'est un do dièse ! " Il a toujours cette attitude très ludique. Chez lui, l'art n'a rien de lourd. »

AUTOUR DE LA TABLE

Pile de livres

« Chaque fois, c'est un plaisir d'avoir cet objet, ce livre, le texte de ma pièce qui témoigne d'un travail d'équipe colossal avec du monde magnifique. Si la pièce est éditée, c'est qu'elle est produite. On voit le nom des membres de l'équipe dans les premières pages. Sans eux, sans leur participation, la pièce n'est pas terminée. »

Boîte à musique

« Un jour, mon père a rapporté de France une boîte à musique et a composé des comptines pour les enfants de mon frère. J'en ai fait écouter une à Pierre Lapointe qui a voulu l'intégrer au spectacle multidisciplinaire sur lequel nous travaillons pour les FrancoFolies. J'ai donc écrit un texte sur une comptine de mon père. Et c'est mon frère, designer, qui a fabriqué la boîte dans laquelle nous rangeons les feuilles à musique. »

Affiche

« Rouge gueule [2009] est ma première pièce d'adulte. C'est aussi la rencontre avec Claude Poissant, qui est un metteur en scène fantastique. Sans lui, je ne sais pas ce que ça aurait donné, car je ne savais vraiment pas ce que je faisais. C'est avec ce magnifique travail d'équipe que j'ai découvert que mon idéal de travail était possible. »

UPOP Montréal

« Ce sont les dépliants du programme de l'Université populaire, un projet dans lequel je suis impliqué et qui vise à sortir la connaissance des universités. Ça répond à mon souci de justice sociale, ça correspond à mes valeurs. C'est une idée qui s'inspire du mouvement des universités populaires européennes. Le but, c'est de favoriser un accès au savoir, de développer l'esprit critique. Les cours se donnent dans les bars et les cafés de plusieurs quartiers de Montréal. On offre deux sessions de deux séances par année avec des cours sur l'économie, le féminisme, etc. »