Nombreux sont les écrivains qui gagnent leur vie comme professeur. Est-ce que cela influence leur vie d'auteur? Comment voient-ils leur travail de prof? Qu'en pensent leurs étudiants? Corinne Larochelle a reçu La Presse dans son cours de «Littérature québécoise: des origines à 2000» au Collège de Maisonneuve, à Montréal.

Le parcours

«Je suis arrivée en 2001 à Maisonneuve. J'ai eu la chance de faire une seule entrevue et d'obtenir un poste. Au contraire de certains de mes collègues, je n'ai pas connu la précarité. J'avais déjà publié avant ce poste. J'étais encore au cégep quand mon premier livre a été publié, La femme d'encre. J'ai gagné un prix de poésie, c'est l'un des plus beaux jours de ma vie, et il venait avec une publication. J'ai continué à écrire, mais quand j'enseigne, j'enseigne. C'est pour ça que je demande des résidences d'écriture. Je pars à Banff en mai pour amorcer un nouveau recueil.»

L'auteure

Elle a d'abord publié de la poésie, mais Corrine Larochelle a aussi écrit des nouvelles et un premier roman, Le parfum de Janis, en 2015. Parmi ses livres préférés, on retrouve aussi son recueil de nouvelles Ma nuit est sans épaule (2002). En 2008, elle a été finaliste au Prix des lecteurs du 9e Marché de la poésie de Montréal pour Vent debout.

Ma nuit est sans épaule (2002)

Vent debout (2007)

Le parfum de Janis (2015)

La prof

«Enseigner, c'est un métier extraordinaire. C'est un métier prenant, exigeant. Je m'investis beaucoup dans l'enseignement. Je change les oeuvres au programme, je n'aime pas répéter. Il y a des paramètres, mais on a le choix des oeuvres. Moi, je contextualise beaucoup. Les étudiants en ont besoin. Plusieurs viennent d'ailleurs et manquent de référents communs. Je donne aussi des cours en Arts et lettres, dont un cours de poésie se terminant par un spectacle. C'est évidemment très différent comme cours. J'aime varier les méthodes d'enseignement également.»

Le cours

«Le cours "Littérature québécoise: des origines à 2000" est le premier de la séquence des cours de français au cégep de Maisonneuve. Ça va de Jacques-Cartier à Nelly Arcan. Il y a des étudiants de toutes les disciplines et de tous les pays. Mais même pour les immigrants arrivés récemment, surtout d'Amérique du Sud, La grosse femme d'à côté est enceinte, c'est le portrait de Montréal et du Québec. La langue comme façon d'habiter un territoire est quelque chose qui traverse mon cours cette session. Ils vont assister à un cours de l'auteure de La langue rapaillée, Anne-Marie Beaudoin-Bégin.»

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse