Hors saison, de Max Férandon, romancier français vivant à Québec depuis près de 20 ans, est un polar amusant à croûte mince.

L'histoire se déroule à Québec dans un magasin de décorations de Noël ouvert à l'année. Un meurtre y aurait été commis, et la police se perd en conjectures. Heureusement, un chef cuisinier, qui a du temps et du flair, y mettra son grain de sel pour aider à démêler les spaghettis trop cuits d'une enquêtrice qu'il trouve bien de son goût. L'auteur choisit d'utiliser le vocabulaire culinaire pour faire monter le récit en neige. Or, Max Férandon possède une plume alerte et un regard amusé, mais sa spécialité, ce n'est pas vraiment le suspense.

L'intrigue perd de sa saveur avec la multiplication des personnages et des intrigues secondaires. Au-delà du couple d'enquêteurs, les marmitons présentent de belles couleurs, mais ils manquent de nutriments. On reconnaît tout de même plusieurs lieux touristiques et sympathiques de la Vieille Capitale ainsi que plusieurs traits truculents de ses habitants, dont une allusion à Robert Lepage.

Le récit, toutefois, finit par coller au fond du chaudron. Hors saison n'a pas la consistance d'un plat de résistance. C'est un hors-d'oeuvre qui se dégusterait bien avec un verre de rosé à la main en été.

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Hors saison

Max Férandon

Alto

164 pages

Extrait

« Le jour encore à la traîne, la nouvelle prit d'assaut la ville. Les bulletins d'information se jetaient tous dans un même bassin versant. Une météorite s'était écrasée au centre-ville : on avait retrouvé la tombe de Champlain. Impossible d'échapper à un cours d'histoire en ouvrant la radio. Québec ne fut plus qu'une grande salle de classe où les chroniqueurs de tous les médias confondus jouaient aux professeurs. Certains se dépêchaient d'actualiser leurs lamentables connaissances historiques sur le sujet pour les transmettre ensuite en vrac à un public encore endormi. Abasourdis, lessivés, les citoyens passaient par toutes les gammes de l'incrédulité. »