Splendeurs et horreurs de l'adoption, inceste, Chicoutimi descendu en flammes, colère homosexuelle et éloge de la solitude au féminin : ces cinq nouvelles voix qui publient leur premier livre vont sérieusement bousculer vos tranquilles heures de lecture.

BONJOUR SOLITUDE

Pour son premier livre, Julie Bosman s'est appuyée sur une démarche documentaire, en recueillant les témoignages de plusieurs femmes, pour transformer leurs expériences de la solitude en littérature. Le résultat est un recueil bouleversant, dont les histoires racontent des vérités qui sont tues.

Sans le savoir, Julie Bosman portait en elle son premier livre depuis une vingtaine d'années. Il est né d'un questionnement face à sa mère qui, après son divorce, n'a plus eu d'homme dans sa vie. 

« Ensuite, j'ai vu plusieurs femmes autour d'elle qui sont restées seules après des divorces ou des décès, explique-t-elle. Je les regardais avec curiosité, avec mes yeux de jeune femme de 20 ans qui rêvait d'avoir un compagnon, des enfants, qui avait une vie sexuelle active. Je ne comprenais pas qu'on ne soit plus jamais touchée, qu'on puisse ne plus partager notre quotidien avec quelqu'un. Ça m'intriguait vraiment. L'idée a continué de m'habiter après la mort de ma mère, et je me suis dit que je devais écrire quelque chose, car ces femmes-là vieillissaient et je n'aurais plus l'occasion de leur parler. »

Au départ, Julie Bosman, qui travaille dans les médias écrits, a pensé qu'elle allait faire un reportage. Mais c'était oublier le rêve lancinant de la littérature qui la tenait, après le chemin traditionnel des études dans ce domaine jusqu'à la maîtrise en création, pour elle qui n'avait jamais cessé d'écrire. L'influence aussi de l'écriture des femmes à qui elle rend hommage à la toute fin de son livre, des « accompagnatrices » pendant toute la rédaction de son projet. Des écrivaines comme Clarice Lispector, Hélène Monette, Louise Dupré, Hélène Dorion, Danielle Fournier, Madeleine Gagnon, et bien d'autres.

« J'ai trouvé dans la lecture quelque chose qui m'aidait à vivre, confie-t-elle. J'ai trouvé dans ces voix de femmes quelque chose de réconfortant, je retrouvais des souffrances que je vivais, et l'écriture a toujours été pour moi une manière d'être au monde. Je rêvais d'être publiée non pas pour la notoriété, mais pour avoir ce lien-là avec des lecteurs, pour pouvoir toucher des gens avec ce que j'ai en moi, offrir la même chose que ce que j'ai ressenti en lisant », confie Julie Bosman.

Les voies de la littérature sont impénétrables et, rapidement, son sujet de reportage est devenu le projet personnel d'une auteure naissante. Julie Bosman a rencontré de nombreuses femmes très différentes qui ont accepté de lui parler de la solitude qu'elles vivaient. Des entretiens de deux heures pendant lesquels elles ont dévoilé de grands pans de leur intimité. La parole de certaines s'est retrouvée parfois telle quelle dans le recueil - comme quoi la « vraie » vie est souvent si près du romanesque...

Julie Bosman avait un angle précis : elle cherchait des témoignages sur la solitude « ordinaire », c'est-à-dire un regard apaisé sur cet état, une expérience de longue date de la vie en solo. « Celle que je voyais de ma mère et de ses amies, pas celle tragique qui fait la une des journaux. Ces femmes-là, on n'en parle jamais. Si j'avais rencontré des femmes plus jeunes, en plein dans l'oeil du cyclone, un peu désespérées sur Tinder, cela n'aurait pas donné le même livre. J'avais aussi l'impression d'être choyée de recueillir la parole de femmes d'une autre génération, une façon d'être et de faire qui va se perdre avec elles, car on ne connaîtra plus beaucoup ça, des femmes qui n'auront connu qu'un seul homme, qui se sont mariées vierges... »

L'IDÉAL TYRANNIQUE DU COUPLE

Le titre du recueil, Nous sommes bien seules, peut se lire à double sens. On peut être bien dans cette solitude ou se sentir « bien seule ». Les histoires racontées ont un parfum doux-amer, elles mélangent le sentiment de liberté ou la résignation, la désillusion ou la découverte, la paix ou les regrets d'avoir perdu son temps, le désir sexuel ou son absence. Et toujours, bien sûr, ce regard plein de jugements sur ces femmes « seules » qu'on estime incomplètes sans un homme (ou même une femme), dans cet idéal tyrannique du couple qui pèse bien plus sur elle que sur lui.

Ces solitudes racontent des vies entières. C'est une femme qui a mis longtemps à découvrir son homosexualité ; c'est une autre qui n'a pas eu le choix du mariage et des enfants dont elle n'avait jamais voulu au fond ; c'est une aidante naturelle qui ne s'appartient plus face à un mari malade ; ce sont des veuves qui ont surmonté la peine, certaines qui rêvent encore au corps du disparu, d'autres qui ont des amants ; ce sont, en général, des femmes qui n'ont plus envie de souffrir.

Julie Bosman a respecté l'anonymat de toutes ces confidentes, mais certaines sont venues à son lancement, ont acheté le livre, l'ont fait lire à leurs enfants. « Un premier livre, c'est un accomplissement. Mais ce livre, c'est aussi une expérience humaine incroyable. Ça dépasse ma personne. Je suis contente que mon premier livre soit plus grand que moi. »

En même temps, on écrit toujours un peu pour soi. Julie Bosman admet qu'il y avait là-dedans un peu le besoin de conjurer une peur, celle d'être seule un jour, comme sa mère. « Moi aussi, ma perception a changé depuis mes 20 ans. J'ai été en couple, j'ai eu des enfants, j'ai vécu une séparation, je suis revenue en couple... À 46 ans, j'aime croire que je suis assez bien avec moi-même et dans ma vie, que j'ai progressé, réfléchi. Je peux m'imaginer seule. Je n'ai plus peur. Il se passe quelque chose dans la quarantaine, hein ? »

EXTRAIT 

« Ce n'est pas simple. Mes enfants sont ma vie et ma prison. Je suis désormais et pour toujours une mère, avec au ventre une grande faim de temps et de solitude. Ai-je seulement désiré être mère ? Comment savoir avant de le devenir qu'on ne le doit pas, quand tout autour commande qu'on le devienne ? Cette vie file, et ce n'est pas la mienne. Elle s'échappe de moi et me laisse pétrifiée dans le noir. »

Nous sommes bien seules

Julie Bosman

Leméac

100 pages

KEVIN LAMBERT : Tu aimeras ce que tu as tué 

Né en 1992 à Chicoutimi, Kevin Lambert habite maintenant Montréal, où il poursuit une maîtrise en création à l'Université de Montréal. Il travaille notamment sur le processus créateur dans l'oeuvre de Victor-Lévy Beaulieu.

POURQUOI ÉCRIRE ?

« On écrit parce qu'on lit. La plupart de mes idées viennent de mes lectures et j'aime dire que je fais du sampling, que je cache dans mes phrases des images poétiques que je transforme en scènes de roman. Pour ce roman, il y a un côté politique, je dirais, mais au sens large. Une idée poétique sur le social, sur ce que j'ai vécu. J'en voulais beaucoup à Chicoutimi pour de nombreuses blessures et un parcours pas évident. Je pose un regard critique sur ma ville et sur le Québec. Ce qui traduit ça, c'est l'infanticide à répétition. Je voulais absolument écrire sur l'enfance, mais en évitant la voix de l'enfant, quelque chose inspiré du roman Ça va aller de Catherine Mavrikakis. Ça part d'un sentiment de blocage au Québec. Comment on ouvre les voies de l'avenir ? L'autre dimension, c'est la voyance, la parole prophétique, comme si le seul moyen de sortir de cet enfermement était la destruction. Ce qui est intéressant, c'est que par une parole de haine, je dresse en même temps un portrait et une cartographie de Chicoutimi. »

L'ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR ?

« L'écriture. Tout a commencé à la fin d'un cours de création, complètement libre. J'ai écrit le premier chapitre et j'ai continué. Je voulais décrire une enfance, à partir d'un matériau biographique, mais je ne voulais pas faire d'autofiction. Je voulais questionner mon enfance par rapport à la région. Il y a tout ce courant de "néoterroir" - un mot qui en dit long - et je n'avais pas envie de faire ça. Il y a un imaginaire de la fondation du grand roman américain, un retour à une masculinité, qui est latent dans ces créations-là. Mais je ne suis pas du tout dans la fondation, je suis dans la destruction. Ça me fait chier, cet idéal de la fondation ! Je ne veux pas d'une région "néoterroir" avec un imaginaire hétérosexuel, je propose la destruction et l'homosexualité. Le PAS-terroir ! (rires) »

CRITIQUE

À Chicoutimi, les enfants meurent dans des drames atroces, comme autant de rêves et d'espoirs assassinés. Mais ils ressuscitent, avec des fantasmes de vengeance, à la mesure de leur colère, jusqu'à l'Apocalypse qui n'épargnera même pas la petite maison blanche qui a survécu au déluge du Saguenay. Dans une langue de plus en plus incantatoire et hallucinée, nous approchons d'un désastre rédempteur et jouissif. Bref, on aime vraiment ce qu'il s'évertue à tuer... Kevin Lambert propose ici, à seulement 24 ans, un premier roman puissant et inventif, à cheval entre les souvenirs et le fantastique, drôle et violent, incroyablement libre tout en étant maîtrisé. On peut prévoir sans se tromper qu'il sera dans les listes des prix cette année.

EXTRAIT

« Je cherche le ciel pour mieux le maudire, je veux te saisir entière, Chicoutimi, pour connaître le visage de celle que j'haïs. J'ai hâte de te voir ravagée. J'ai tellement hâte de te voir agonisante, de voir tes yeux en détresse implorer ma pitié. Mais je serai sans pitié. Je n'en peux plus d'attendre ta destruction, d'espérer une catastrophe qui mettrait fin à tes jours, qui te rayerait de la carte. C'est moi qui te détruirai, Chicoutimi. »

Tu aimeras ce que tu as tué 

Kevin Lambert

Héliotrope

210 pages

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Kevin Lambert

NICHOLAS GIGUÈRE : Queues

Nicholas Giguère termine actuellement son doctorat en études françaises à l'Université de Sherbrooke, où il est aussi chargé de cours. Son sujet d'étude au doctorat est l'évolution des périodiques gais au Québec. Il a publié dans plusieurs revues de poésie et un recueil aux éditions Fond'Tonne.

POURQUOI ÉCRIRE ?

« Tous les auteurs qui ont mis en scène l'homosexualité sont pour moi des références, en particulier Jean-Paul Daoust, car j'ai surtout des affinités pour la littérature qui se fait au Québec. Je pense à Michel Tremblay, André Roy, Simon Boulerice, mais aussi à des féministes, comme France Théorêt ou Maude Veilleux. Pour certains auteurs, l'homosexualité n'est pas déterminante dans leur vie, mais pour moi, ça l'est. C'est mon sujet de thèse, mon sujet d'écriture, c'est ce qui me définit. La quête de l'intime et de l'impudique m'intéresse, j'admire les auteurs qui font ça, parce qu'on se met en danger. C'est parfois la vie qui est en jeu. C'est peut-être que moi aussi, j'ai envie de partager cette intimité-là. C'est certainement pour ça que j'écris. Pour une quête d'authenticité, pour arriver à une parole juste, dire les choses sur le réel et la vie en général. »

L'ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR ?

« C'est peut-être la trentaine, j'avais envie de faire le bilan par rapport à ma condition de gai. Dans mes textes précédents, je me retranchais derrière des métaphores, une syntaxe déconstruite, des images obscures. J'en parlais à mots couverts avec des références que seuls les initiés pouvaient comprendre. J'ai ressenti le besoin de revenir sur le sujet, mais cette fois au plus près de moi, de façon plus brute, viscérale, narrative. Je ne voulais pas me censurer, me dire que c'est trop wild, et y aller dans une esthétique qui se rapproche plus de l'oralité, plus accessible. J'espère en racontant mon intimité lui accorder une valeur universelle, interpeller d'autres personnes. Bien sûr, je raconte le désespoir d'une vie en tant que gai, je raconte le manque, le désir, la sexualité, mais je pense que d'autres peuvent s'y identifier. On a tous vécu des périodes de désirs et de manques. »

CRITIQUE

Le titre est sans équivoque, c'est bien de ces « queues »-là qu'il s'agit. Et le narrateur de cette diatribe très crue, présentée sous la forme de strophes sans être tout à fait un recueil de poésie, a beau en sucer du début à la fin, rien ne semble venir à bout de son désir et de sa tristesse. Mais c'est la seule chose qui semble lui donner envie de vivre dans un monde hétéronormatif aseptisé, d'un ennui mortel et sans amour, où l'on « tolère » seulement les homosexuels - ce qui nous vaut les phrases les plus assassines sur cet affreux mot : tolérance. Un livre que devrait peut-être lire « le dernier gai », Éric Duhaime...

EXTRAIT

« mais depuis quand doit-on tolérer l'homosexualité

j'en ai rien à crisser d'une société qui m'endure

comme on endure

une otite

une verrue plantaire

un mal de gorge qu'on essaie de guérir avec des

Vicks

si je voulais guérir

je serais tout le temps pété à l'ecstasy

au moins j'aurais du fun »

Queues

Nicholas Giguère

Hamac

105 pages

Photo Les ŽÉditions du Septentrion

Nicolas Giguère

ÉLIE MAURE : Le coeur de Berlin

Élie Maure est le pseudonyme d'une écrivaine qui souhaite protéger son identité, puisque son premier roman raconte sa propre expérience, absolument terrible, de l'inceste. Elle a étudié en philosophie et en arts plastiques.

POURQUOI ÉCRIRE ?

« J'ai toujours écrit. Depuis l'adolescence, c'est central dans ma vie. Roberto Bolano est un maître pour moi. J'ai aussi été une grande fan de Peter Handke. Quant au pseudonyme, ce n'est pas tant que je veux cacher mon identité, je ne suis pas Réjean Ducharme, mais je veux me protéger de ce livre. Je n'ai pas honte du propos ; écrire là-dessus, c'est sortir de la honte. Mais c'est plus une mise à distance. Pour ne pas me faire envahir dans ma vie privée avec un thème comme ça qui est souffrant, et devenir thérapeute pour les autres. J'ai traversé cette souffrance. Ce qui nous sauve de l'inceste, c'est tout ce qui n'est pas l'inceste. »

L'ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR ?

« Je n'échappe pas à cette règle qui prétend qu'un premier livre est à teneur autobiographique. Oui, ce livre l'est en grande partie, mais avec le travail que j'ai fait avec la maison d'édition, on a réussi à sortir un vrai roman, et non une confession. Je ne suis pas Simon, le personnage principal, mais c'est mon moi masculin. En fait, je me suis inventé un frère dont la vie n'existe pas, mais qui aurait eu cet amour et cette conscience de s'interroger sur sa soeur. Ce roman n'est pas une thérapie - je l'ai déjà faite - mais je suis contente de l'avoir écrit, même s'il n'a pas apporté de réponses à mes questions. »

CRITIQUE 

Après l'euthanasie de Berlin, son chien adoré, Simon, un homme solitaire qui n'arrive pas à nouer la moindre relation amoureuse, espère retrouver sa soeur Béatrice qui a coupé les ponts avec la famille. Remontent en lui les souvenirs de leur enfance en Algérie avant leur retour au Québec. Sa quête le mènera à découvrir un secret atroce enfoui dans le passé. Le roman en entier d'Élie Maure, qui baigne dans une poignante mélancolie, est un bel écrin qui renferme en son coeur l'innommable, une horreur pure, insoutenable, comme l'ultime soubresaut de souffrance de Berlin avant de rendre son dernier souffle. On n'en sort pas indemne.

EXTRAIT

« Un chien ne parle pas, mais il répond d'une manière précise à tous les évènements cruciaux de votre vie. Avec les années, il devient le plus subtil observateur de vos émotions et sait comment s'accorder à un jour heureux ou une nuit affreuse. Un chien, c'est une masse qui respire, soupire et grogne parfois dans son sommeil et en lui était résumé tout ce que le mot présence veut dire. Quand les saignements avaient débuté, je me souviens de lui avoir dit : " tu ne peux pas mourir maintenant ". »

Le coeur de Berlin

Élie Maure 

Les Allusifs

235 pages

MARIE-HÉLÈNE LAROCHELLE : Daniil et Vanya

Professeure agrégée à l'Université York à Toronto, détentrice de doctorats de l'Université de Bordeaux et de l'Université de Montréal, Marie-Hélène Larochelle est spécialiste du thème de la violence en littérature et a beaucoup travaillé sur les oeuvres de Céline et de Réjean Ducharme.

POURQUOI ÉCRIRE ?

« Borges l'a dit, on écrit le livre qu'on ne trouve pas dans notre bibliothèque. J'écris pour me faire plaisir. Ensuite, la question est de trouver une esthétique qui soit forte. Probablement que, comme professeure de littérature, je ne voulais imiter personne d'autre, [mais] créer ma voix. Je ne suis pas du tout dans la métaphore, beaucoup plus dans l'image directe. Le défi est que je voulais un style fort, mais discret malgré tout, pas dans le poétique ou le lyrique. Je ne pensais pas écrire un roman aussi sombre, mais cela fait partie d'une certaine identité ; je pense que je ne peux écrire et travailler sur rien d'autre que sur ce qui est violent. »

L'ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR ?

« À la base de ce livre, il y avait une envie d'écrire sur les échecs. La situation d'échec m'intéresse plus que la réussite. En particulier les échecs de la maternité. J'ai créé des personnages auxquels on s'attache, parce qu'on s'attache à l'histoire, mais qui sont détestables. La mère est bourrée de préjugés, les jumeaux adoptés n'arrivent pas à s'attacher. Il y a aussi cette idée de la construction d'une unité familiale. Finalement, ce n'est ni la biologie ni l'adoption qui sont en cause. N'importe quelle famille peut échouer ou réussir. Et le plus grand mensonge de la maternité est que la réussite des enfants repose sur la mère. »

CRITIQUE

Il y a quelque chose de cruel et de pervers dans ce roman qui rappelle inévitablement, en raison de la présence de jumeaux maléfiques, Le grand cahier d'Agota Kristof, mais avec une bonne dose d'humour noir. Emma est une femme plutôt bourgeoise qui adopte avec son mari, après une pénible fausse couche, des jumeaux en Russie, Daniil et Vanya. Mais le courant ne passe pas entre ces trois-là, faisant voler en éclats le rêve de la vie parfaite souhaitée par Emma auquel les jumeaux, de toute évidence, résistent. Et de façon de plus en plus inquiétante à mesure qu'ils grandissent. On pourrait presque parler d'un roman d'épouvante sur le conformisme, cette plaie des familles « heureuses ». À vos risques et périls !

EXTRAIT

« La réalité, c'est que ces enfants ne faisaient rien comme les autres ; ils ne parlaient pas, étaient violents, inadéquats, isolés. Je prévoyais déjà une catastrophe. Ils allaient de nouveau agresser un enfant, ou un animal, hurler ou se blesser et je ne saurais pas les contrôler. Cet anniversaire était une grossière erreur. »

Daniil et Vanya

Marie-Hélène Larochelle

Québec Amérique

283 pages

Photo Helen Tansey

Marie-HéŽlène Larochelle