Qu'il fasse beau ou trop chaud, qu'il vente ou qu'il pleuve, voici 24 romans qui devraient s'adapter à tous les temps et convenir à tous les goûts cet été.

100% DE PROBABILITÉS D'AVERSE

Des romans plus sombres ou introspectifs, qui meubleront avec grâce quelques journées pluvieuses.



VATERLAND, D'ANNE WEBER

La Française d'origine allemande Anne Weber décrit dans ce récit ses efforts pour reconstituer la vie de son arrière-grand-père, le philosophe Florens Christian Rang, mort en 1924, aujourd'hui oublié. Colon en Pologne au tournant du XXe siècle, fervent militariste au début de la guerre de  14-18, ce dernier préfigure-t-il l'Allemagne des années hitlériennes ? Dans cette exploration difficile du passé familial et national, l'auteure ressuscite un monde disparu et entame une réflexion exigeante sur la place de l'individu dans l'histoire. (François Richard, La Presse)

MISSING : NEW YORK, DE DON WINSLOW

Frank Decker, policier à Lincoln, au Nebraska, a juré de retrouver la petite Hailey Hansen, une Afro-Américaine de 5 ans qui a disparu sans laisser de traces. Quand l'enquête officielle échoue, Decker démissionne et part sur les routes. Sa quête désespérée et solitaire va le mener à New York, et là, tout bascule. Une intrigue palpitante, un personnage attachant, une écriture fluide : ce polar est une belle réussite. (Norbert Spehner, collaboration spéciale)

AU BORD DES FLEUVES QUI VONT, D'ANTÓNIO LOBO ANTUNES

Abîme des mots ; brouillard entourant la compréhension ; impossible de saisir le pourquoi du comment. Vaporeux et confus, le passé remonte à la mémoire de cet Antonio, 65 ans, lorsque le médecin lui annonce la présence d'une masse cancéreuse. S'ensuivent une confusion des époques et un effort de mémoire chez le patient anesthésié. Le lecteur doit dès lors accepter de voguer sur les phrases, le va-et-vient des souvenirs donnant un léger tournis. Le voyage est ici intérieur et apaisant. (Philippe Beauchemin, La Presse)

SIX MINUTES, DE CHRYSTINE BROUILLET

La violence conjugale est un problème assez grave pour que Chrystine Brouillet s'y intéresse encore une fois. Dans cette nouvelle enquête de Maud Graham, on se demande si la policière de Québec et son équipe réussiront à sauver Nadia/Diana des griffes de son ex dangereux, et s'ils réussiront à désamorcer la bombe à retardement qu'est devenu le mari violent de la pauvre Rachel. Sombre et dur, Six minutes nous tient en haleine jusqu'au bout. (Josée Lapointe, La Presse)

MISSION CONFIDENTIELLE, DE LEE CHILD

Sous-titré « Les origines du mystère Reacher », ce thriller évoque l'affaire qui a conduit à la démission de Reacher, de la Police militaire, et à son errance aventureuse à travers les États-Unis. Reacher est envoyé en mission d'infiltration dans une petite ville du Mississippi où une femme a été égorgée près d'une base militaire. Livre fondateur de la série, ce thriller à l'action trépidante et musclée nous propose en prime une histoire d'amour torride ! (Norbert Spehner, collaboration spéciale)

L'OUZBEK MUET ET AUTRES HISTOIRES CLANDESTINES, DE LUIS SEPÚLVEDA

« Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître... », chante Aznavour. L'écrivain chilien Luis Sepúlveda fait pareil avec ces 10 petites nouvelles qui relatent les actions politiques de mouvements révolutionnaires chiliens dans les années 60. Un militantisme qui n'existe tout simplement plus ou qu'on assimilerait aujourd'hui à du terrorisme. Sepúlveda nous raconte ces folles équipées avec beaucoup d'humour et de tendresse. Des histoires reliées par un fil rouge : la quête d'une plus grande justice sociale. (Jean Siag, La Presse)

PASSAGES NUAGEUX

Des livres doux-amers qui ne manquent pas de piquant, pour une journée un peu venteuse au ciel variable.



ELLE
, DE HARRIET LANE

Qu'est-ce qui peut bien attirer la riche peintre Nina chez Emma, une jeune mère au foyer submergée par ses tâches domestiques ? La question se pose dès les premières pages de ce roman où les voix d'Emma et de Nina alternent au fil des chapitres. Harriet Lane décrit très finement les états d'âme de ses narratrices et construit lentement un thriller subtil, qui ne livre sa conclusion brutale que dans ses dernières lignes. Cruel et prenant. (Anabelle Nicoud, La Presse)

LA SERVANTE AUX CORNEILLES, DE DAN VYLETA

C'est la suite, sans l'être vraiment, de Fenêtres sur la nuit. Dan Vyleta retourne à Vienne. Dans des lieux, dont un certain appartement, qu'il nous a déjà fait visiter. Le livre reprend même quelques personnages, mais ils ont vieilli. Nous étions au début de la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes après. Il y a ici une enquête et quelques quêtes. Des crimes, un procès. Le poids de l'histoire. Celui des ombres. C'est fascinant. Très beau, et très triste à la fois. (Sonia Sarfati, La Presse)

LA DERNIÈRE RÉUNION DES FILLES DE LA STATION-SERVICE, DE FANNIE FLAGG

Fannie Flagg (Beignets de tomates vertes) trace de nouveau le portrait de femmes originales et fortes dont la vie comporte des zones d'ombre qui prennent les lecteurs par surprise. En présence ici : aujourd'hui, Sookie, 60 ans ; et hier, Fritzi, membre du Women Airforce Service Pilots pendant la Seconde Guerre mondiale. La deuxième atterrit sans prévenir dans la vie de la première. Le passé et le présent se mêlent alors en beauté, drame, rires et larmes. (Sonia Sarfati, La Presse)

PLUS HAUT QUE LA MER, DE FRANCESCA MELANDRI

En arrivant sur l'île, c'est d'abord le parfum épicé de l'air qui est surprenant. Vient ensuite le paysage idyllique, au milieu duquel trône... une prison à haute sécurité. La rencontre inattendue de trois êtres malmenés par la vie en ce lieu étrange sera l'occasion pour chacun d'amorcer un nouveau départ. Avec Plus haut que la mer, Francesca Melandri nous propose une histoire d'amour et d'idées à la fois sombre et lumineuse campée au coeur des années de plomb en Italie. Un roman qu'on voudrait sans doute lire dans sa langue d'origine.  (Benoît Philie, La Presse)

LA BIBLIOTHÈQUE DES COEURS CABOSSÉS, DE KATARINA BIVALD

Déjà un coup de coeur dans une vingtaine de pays, ce premier roman d'une libraire suédoise est tout destiné aux lecteurs friands de comédies romantiques. On y suit les pas hésitants de Sara, une jeune libraire (elle aussi) plus habituée à la compagnie des livres qu'à celle des gens. Lorsqu'elle perd son emploi, elle décide de retrouver sa correspondante à Broken Wheel, en Iowa. Évidemment, rien ne se passe comme prévu. Mais Sara a enfin la chance de cesser d'être « un personnage secondaire » et entreprend de transformer le quotidien de ce patelin à l'agonie. (Laila Maalouf, La Presse)

LA FILLE DU TRAIN, DE PAULA HAWKINS

Assise dans le train tous les jours, Rachel, divorcée, mal dans sa peau, observe, lors d'un arrêt, un couple dont elle a imaginé la vie exemplaire, idyllique et qu'elle a baptisés Jason et Jess. Quand les journaux annoncent la disparition de Jess, Rachel décide de s'en mêler, avec des conséquences plutôt inattendues. Thriller psychologique hitchcockien, cette intrigue tordue à souhait, qui rappelle Gone Girl de Gillian Flynn, offre bien des surprises et des rebondissements. Fascinant ! (Norbert Spehner, collaboration spéciale)

40 DEGRÉS À L'OMBRE

Des livres pour s'accorder à la langueur de l'été, quand il fait trop chaud pour bouger.

CODEX 632 - LE SECRET DE CHRISTOPHE COLOMB, DE JOSÉ RODRIGUES DOS SANTOS

José Rodrigues Dos Santos est le Dan Brown portugais. Son héros, Tomas Noronha, est un sémiologue lisbonnais qui, depuis 10 ans, dévoile les secrets de la science et de la religion. Le premier livre de la série, une enquête sur l'identité de Christophe Colomb, vient de paraître en français. Les amateurs des autres Dos Santos décèleront un entrain et un bouillonnement d'érudition - on passe du roi portugais Henri le Navigateur au philosophe français Michel Foucault, en passant par la cabale juive - encore plus intenses malgré un dénouement un peu banal. (Mathieu Perreault, La Presse)

DUST, DE SONJA DELZONGLE

Hanah Baxter, profileuse de renom, est appelée en renfort par le chef de la police de Nairobi pour enquêter sur une série de meurtres étranges : les cadavres sont introuvables, il ne reste que du sang humain répandu en forme de croix. Puis, une femme albinos est décapitée à la machette en pleine rue parce que ses organes et son corps valent une vraie fortune. Un polar coup-de-poing, avec en toile de fond un continent déchiré entre modernité et superstitions. (Norbert Spehner, collaboration spéciale)

DOUZE HISTOIRES DE PLAGE ET UNE NOYADE (COLLECTIF)

Treize histoires qui se déroulent à la plage de Wellfleet à Cape Cod, par treize auteurs québécois - dont Stéphanie Pelletier, Robin Aubert, Geneviève Drolet, Elsa Pépin - qui font ici dans le récit bien noir et sanglant. Anthropophagie, décapitation, hallucinations, paranoïa, sexe, l'ambiance est glauque, mais l'humour est souvent au rendez-vous. Il y a du bon et du moins bon, nécessairement, mais un ton, un biais qui font de ce recueil un excellent compagnon lors d'une journée moite du mois d'août. (Josée Lapointe, La Presse)

MOI, SURUNEN, LIBÉRATEUR DES PEUPLES OPPRIMÉS, D'ARTO PAASILINNA

Dans les années 80, l'universitaire finlandais Viljo Surunen s'envole pour une république sud-américaine dirigée par un régime dictatorial sympathique aux États-Unis afin d'y libérer un prisonnier politique parrainé par Amnistie internationale. Dans sa folle expédition qui lui fait faire un détour par Moscou, il croise une ribambelle de personnages un peu détraqués qui lui feront comprendre dans l'Est comme en Occident, la répression prend souvent le même visage. Un livre où l'absurde comédie côtoie la véritable souffrance, une critique joyeusement cynique de la notion de démocratie. (Jean-François Villeneuve, La Presse)

METS ET MERVEILLES, DE MARYSE CONDÉ

Qui a lu Maryse Condé sait que la cuisine a toujours eu une grande importance dans la vie de l'auteure née en Guadeloupe. Dans ce récit autobiographique sur ses nombreux voyages et sa passion culinaire, elle se livre en toute franchise et avec passion. Elle décrit les mets - flankoko, mafé, pap - et les paysages avec acuité, candeur et regard critique. Un livre savoureux qui ne nous laisse pas sur notre faim grâce à une écriture relevée. (Mario Cloutier, La Presse)

CRAZY RICH À SINGAPOUR, DE KEVIN KWAN

Mixez-vous un Singapore Sling et laissez-vous entraîner dans l'univers scintillant des protagonistes de Crazy Rich à Singapour. Fresque multigénérationnelle avec comme personnage central une héroïne sino-américaine propulsée malgré elle dans la haute société singapourienne, ce roman est un hybride d'intrigues sentimentales à la Jane Austen et de légèreté consumériste digne de Candace Bushnell, le tout transposé dans l'univers richissime de l'aristocratie asiatique. Kevin Kwan, lui-même issu du milieu qu'il caricature, dépeint avec humour et finesse ce monde aussi exotique qu'incroyable. (Sylvie St-Jacques, La Presse)

ENSOLEILLÉ

Des romans joyeux ou légers, compagnons parfaits pour une journée parfaite.

LE COLLECTIONNEUR, DE NORA ROBERTS

Il en va des romans « policiers romantiques » de Nora Roberts comme du Kraft Dinner, on sait exactement ce qu'on achète : un truc réconfortant, sans surprise et générant un plaisir trouble. Le collectionneur vaut ses précédents : intrigue simple et protagonistes dont on sait qu'ils vont tomber amoureux, campés dans un univers cossu. Concession à notre époque, l'héroïne, Lila, gardienne de demeures de riches New-Yorkais, est une femme « autonome », capable de réparer un tiroir. Bref, aucun danger réel pour la santé, tant qu'on n'en abuse pas... (Marie-Christine Blais, La Presse)

NOUS, DE DAVID NICHOLLS

Combiner crise de la cinquantaine, crise de couple, crise d'adolescence... Douglas, protagoniste et narrateur de Nous, a un emploi du temps bien chargé. L'été qu'il s'apprête à vivre avec sa femme Connie et leur fils Albie ne sera pas celui dont il avait rêvé. Peut-on recoller tous les morceaux ? Quand faut-il savoir tourner la page ? La plume de David Nicholls (Un jour) sert bien ce récit prenant, qui allie autodérision et petits drames sans tomber dans la mièvrerie, et déjouant même les pronostics évidents dans son dénouement. (Anabelle Nicoud, La Presse)

FIN D'ÉTÉ, DE JOHAN THEORIN

L'été, Öland s'emplit de touristes, attirés par les plages et les longues journées ensoleillées. Mais derrière les paysages idylliques de l'île suédoise se cachent des secrets. Un mystérieux homme est-il revenu pour se venger ? L'histoire est bien construite, rythmée par des chapitres courts et des rebondissements inattendus, et aucune question n'est laissée sans réponse. Quatrième roman du cycle Öland, le roman se tient de façon indépendante, mais risque de créer une forte envie de plonger dans les intrigues précédentes, si ce n'est déjà fait. (Janie Gosselin, La Presse)

MIRAGE, DE DOUGLAS KENNEDY

Robyn, une comptable de Buffalo, part en voyage au Maroc avec son mari artiste peintre. Mais ce voyage qui s'annonce idyllique - le couple souhaite faire un enfant - va tourner au cauchemar absolu. Robyn y découvrira les secrets de son mari et on suit ce dérapage plein de rebondissements dans le décor du désert marocain. Connaît-on vraiment la personne avec qui nous vivons ? L'amour n'est-il qu'un mirage ? Notre vie peut-elle basculer à tout moment ? Ce roman d'une grande intensité sera celui de votre été. (Olivia Lévy, La Presse)

LES INTÉRESSANTS, DE MEG WOLITZER

Une saga qui s'étend de 1974 à 2010, cinq amis qu'on suit depuis leur rencontre dans un camp de vacances « artistique » des environs de New York jusqu'à leur cinquantaine, plus de l'humour, de la finesse, l'évocation incroyablement juste des années 80 : bref, voici le livre à trimballer cet été. Même s'il y est question aussi de sida, d'envie maladive, d'abus, de mensonge et de dépression - sans oublier l'Église du révérend Moon, Anaïs Nin et l'émergence des dessins animés cultes pour adultes ! (Marie-Christine Blais, La Presse)

ALLMEN ET LA DISPARITION, DE MARIA DE MARTIN SUTER

Cette nouvelle enquête du dandy-détective est la plus corsée depuis sa naissance il y a quatre ans. Il n'est plus seulement question ici de retrouver une oeuvre d'art : une vie est bel et bien en jeu. De surcroît celle de Maria, l'amoureuse du « serviteur-associé » et ami d'Allmen, Carlos, qui a été enlevée. Malgré un enjeu dramatique plus grand, ce nouveau Allmen est une lecture avant tout réjouissante, qu'on aime toujours autant pour son ironie légère et son décalage assumé. Léger et charmant, mais intelligent comme tout. (Josée Lapointe, La Presse)