Coanimée par l’humoriste Phil Roy et la chanteuse Roxane Bruneau, la première partie du second gala de Juste pour rire, jeudi à 18 h, au Théâtre Maisonneuve, a proposé une demi-douzaine de numéros de stand-up branchés sur le 220 ! Une soirée brève, mais intense.

D’entrée de jeu, rappelons une chose. Les traditionnels galas de Juste pour rire sont des spectacles clés en main conçus pour la télévision. Avec animateur de foule en ouverture ; contenu réparti en deux spectacles par soir ; éclairages aveuglants dirigés vers le public au parterre, et non… sur les artistes en scène. Or, si on accepte la convention « studio télé », on peut prendre son plaisir et apprécier le feu roulant de la représentation qui dure 75 minutes top chrono.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Phil Roy et Roxane Bruneau, les « nouveaux » Laurel et Hardy ?

C’était la première fois que Roxane Bruneau animait un gala d’humour. La chanteuse a confié au « vétéran » Phil Roy (ce dernier a coanimé deux Soirées Carte blanche, en 2019 et 2020) qu’elle était très stressée : « T’es comme une version rapetissée dans la sécheuse d’Anik Jean », lui a lancé Roy pour la mettre à l’aise.

Le duo s’est connu durant l’émission Qui sait chanter ? Ils affirment avoir des atomes crochus dans la vie. Toutefois, dans leur numéro d’ouverture, leur complicité n’était pas évidente. Les deux animateurs ont fait allusion à leurs tailles, la petite et le grand jack, un classique en comédie, de Laurel et Hardy à Dominic et Martin.

Le King de la soirée

Parmi leurs invités, Eddy King est celui qui a reçu le meilleur accueil du public grâce à un numéro assez politique. L’ex-candidat de Big Brother Célébrités a amorcé son sketch en évoquant le communisme et le capitalisme expliqués aux enfants. Il a enchaîné avec l’OTAN, la guerre en Ukraine, la dictature de Poutine et le racisme… Pour finir en se payant la tête « des Gaétan » du Québec. Un numéro sociologiquement brillant !

Sylvi Tourigny, avec son inénarrable Carole à l’éternel col roulé, propose un humour fin, voire absurde. Pour marquer le 40anniversaire de Juste pour rire, son personnage a donné quelques trucs et astuces pour réussir un bon party de fête. Par ailleurs, on aurait aimé davantage de femmes humoristes en première partie. Car la relève féminine semble avoir le vent en poupe ! (Marylène Gendron devait être du gala, mais on ne l’a pas vue.)

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Sylvi Tourigny, avec son inénarrable Carole à l’éternel col roulé, propose un humour fin, lors du gala au Théâtre Maisonneuve.

Simon Delisle, l’humoriste qui parle plus vite que son ombre, est revenu sur la pandémie et notre épuisement collectif : « Ç’a été dur, ce qu’on a vécu ! » Pour conclure avec une blague crue, « graphique », sur un rendez-vous avec son banquier pour négocier une hypothèque. Disons que la subtilité n’est pas sa tasse de thé.

Adib Alkhalidey, qui fait partie de tous les galas, a habilement surfé sur les biais que des Québébois « blancs pure laine » entretiennent envers les étrangers. Avant de conclure avec une vanne sur Anne « Casabouuuneee » !!

Puis Martin Perizzolo a résumé le ras-le-bol d’un grand nombre de ses contemporains en déclarant : « On est en train de vivre la plus grande fin du monde, EVER ! On fonce direct dans un mur. » Un sentiment pandémique, très anxiogène. Or, si on en juge par ce bref échantillon de stand-up vus jeudi soir, ce sentiment semble ancré dans l’humour du temps.

La série des galas du festival se poursuit vendredi avec Richardson Zéphir et Eddy King ; puis samedi soir, avec Rosalie Vaillancourt à l’animation du quatrième et dernier gala en français.

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