Au zénith de sa tournée (et au Zénith de Saint-Eustache) lors du jour fatidique, l’humoriste a simplement placé son premier one-man show « au congélateur », restant de glace face à la situation ; sur le moment, du moins. Puis, au lieu d’appuyer sur le piton « Grognon », il a opté pour le bouton « Solutions ».

« Le mois de mars lançait fortement la tournée, avec 15 ou 16 shows en 30 jours. Je venais de jouer à Terrebonne et je m’en allais au Zénith de Saint-Eustache. L’après-midi, j’étais à l’appartement. Journée classique, je me préparais quand j’ai reçu un texto de mon gars de son disant : “Merde, le show est annulé !” J’avais peine à le croire, puis mon producteur m’a appelé peu après pour m’expliquer ce qui arrivait. Il disait : “Les gens pensent que ça va durer un mois, mais, selon moi, ce sera deux.” [rires]

« Dans la vie, pour moi, c’est blanc ou c’est noir, je suis soit émotif, soit rationnel. Et là, j’étais 1000 % rationnel. On allait attendre, faire ce qu’il fallait. Je suis vraiment resté de glace. Quelques jours plus tard, le 14, tout fermait, et je me suis dit : “Si c’est ça que ça prend, let’s go.”

« Ce n’est que plus tard que j’ai vraiment réalisé. C’est un peu comme les étapes du deuil : au début, tu es dans le déni, tu ne comprends pas, puis arrive la colère, puis la tristesse. Pour moi, c’était carrément un deuil de plusieurs choses, dont mes spectacles. Mais sur le moment, je me suis couché le soir comme une brique ! »

Et depuis ?

« Pour la suite, j’ai bien composé avec la situation ; je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur mon sort. Dire qu’on a juste une vie à vivre, c’est cliché, mais moi, j’y pense quotidiennement. Quand quelque chose comme ça arrive, je suis rapidement en mode solutions.

« Une fois le coup encaissé, je me suis demandé : “OK, comment on fait ?” J’ai lancé mon podcast Avec ton Sam, j’ai continué à écrire – quand ça va reprendre, j’aurai un deuxième spectacle écrit en sideline –, j’ai fait des émissions télé, des chroniques à Salut bonjour, j’ai embarqué sur l’équipe de Bonsoir bonsoir !...

« Dès qu’on a pu refaire des spectacles [l’été dernier], le soir même, on était à Longueuil, je jouais devant 38 personnes avec du nouveau matériel et j’étais heureux. Le nom de mon spectacle [Au pic pis à pelle] n’aura jamais autant pris tout son sens !

« J’ai mis tout ça au congélateur, une fois l’étape du deuil vécue. C’est ça, la vie. Je n’ai jamais été amer, je n’ai même jamais voulu trop en parler, alors que les entrevues portaient juste là-dessus. Tout ce que j’ai écrit, on était complètement ailleurs. Je vois tout ça comme un gros défi. J’aime me virer de bord sur une cenne. »

Les propos de notre interviewé ont été édités et condensés.