Vingt-cinq ans plus tard, Stéphane Rousseau fait un retour à la radio Énergie pour le temps des Fêtes. À cette occasion, La Presse s’est entretenue avec l’humoriste qui raconte ses hauts et ses bas de 2020, notamment la période durant laquelle il a eu la COVID-19…

Un Stéphane Rousseau en pleine forme et rétabli sera en ondes dès ce lundi après-midi sur Énergie aux côtés de Jonathan Roberge et d’Andrée-Anne Barbeau. Jusqu’à mercredi puis pendant la semaine du 4 janvier, de 14 h 55 à 18 h, soit huit émissions de Ça rentre au poste. Mais il a bien failli ne pas pouvoir faire ce retour à Énergie. Il a en effet été déclaré positif à la COVID-19 le 3 décembre dernier…

« Je n’ai aucune idée comment j’ai pu l’attraper, car j’ai été extrêmement prudent, même un peu maniaque », admet Stéphane Rousseau.

Comme il a vendu sa maison des Laurentides peu avant d’attraper le coronavirus, c’est peut-être le va-et-vient du déménagement qui est en cause.

« Tout le monde portait des masques, mais peut-être que je l’ai pogné en touchant une poignée de porte, dit-il. Ç’a été très angoissant, car moi, le moindre rhume me tombe d’habitude dans les bronches. J’ai toujours fait des pneumonies. Mais finalement, j’ai juste perdu l’odorat. »

Je me suis levé un matin, je me suis fait un café, et il ne sentait rien ! J’avais entendu dire que la perte de l’odorat était un symptôme. J’ouvre une bouteille de téquila, une de rhum. Je ne sentais rien… comme si j’avais le nez bouché.

Stéphane Rousseau, humoriste

Stéphane Rousseau est allé se faire tester. Le résultat était positif. Il s’est alors confiné chez lui, seul, jusqu’à ce qu’il soit déclaré négatif, le 17 décembre. « L’odorat est revenu à 50, 60 % après 14 jours de confinement, dit-il. Mais ç’a été dur. Bien content d’être sorti de ça ! »

Une année d’incertitudes

Comme pour bien du monde, 2020 n’a pas été de tout repos pour l’humoriste. « Ça a joué sur mon moral. Le confinement, ça apporte son lot de problèmes et de paranoïa. C’est assez angoissant quand on a des enfants et que l’on veut protéger les personnes âgées qui nous restent. C’est toujours très inquiétant. »

Il explique que pour son fils de 12 ans, ça n’a pas été facile non plus. « C’est compliqué de jouer avec ses copains comme ils jouaient avant. Mon fils est très sensible, alors il pose des questions sur les possibles dangers. C’est une situation hors norme et ça crée un climat d’incertitude. »

Quand le confinement a débuté, en mars, il était en plein tournage de Sam, second long métrage de Yan England, avec Antoine Olivier Pilon et Mylène Mackay. « On a forcément tout arrêté, dit-il. C’était particulier parce que c’est un film assez intense. On était déjà dans une petite bulle. Il ne restait que 9 ou 10 jours de tournage. On a repris après le confinement. Ça s’est bien terminé, mais c’est assez weird de lâcher un projet quand on est en plein dedans. Surtout que c’est un film où il y a beaucoup d’émotions. »

La fin du tournage, l’été dernier, lui a fait du bien, ne serait-ce qu’en lui permettant de côtoyer du monde.

Dans le métier d’humoriste, on travaille souvent seul, alors travailler avec d’autres, c’est le fun pour échanger et pour cette énergie qui arrive au contact d’autres comédiens.

Stéphane Rousseau

Cette solitude de l’humoriste, il l’a d’ailleurs brisée et mise en scène pendant le premier confinement en produisant des capsules humoristiques sur Instagram avec l’aide de son fils à la caméra ! De petites vidéos très populaires et parfois totalement délirantes. « Mais bon, ensuite, je suis quand même retourné travailler ! dit-il. J’ai commencé l’écriture pour pouvoir remonter sur scène un moment donné. »

> Consultez le compte Instagram de Stéphane Rousseau

Stéphane Rousseau a même eu des propositions pour animer des partys de bureau sur Zoom ! « Mais entendre des rires qui passent à travers des micros d’ordinateur, j’ai trouvé ça tellement bizarroïde ! J’ai juste fait un caméo et ça n’était pas concluant. Je ne savais pas où regarder sur l’écran ! Vivement la scène ! »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphane Rousseau, l’an dernier dans son atelier de peinture aménagé dans sa maison des Laurentides, qu’il a vendue cette année

Depuis le début de la pandémie, il a continué à dessiner, créant des esquisses sur iPad. « J’aime beaucoup ce premier jet avant d’aller travailler sur la toile », dit-il. Il a d’ailleurs accroché plusieurs de ses toiles la semaine dernière dans les hôtels Germain, à Montréal et à Brossard, vu qu’il avait dû en mettre un grand nombre dans un entrepôt lors de son déménagement. « Je ne m’étais pas rendu compte combien de toiles je pouvais avoir ! Ça m’a pris plus de temps d’emballer mes toiles que tous les meubles de la maison ! »

Retrouvailles

Stéphane Rousseau a hâte qu’on tourne la page de cette pandémie. L’année 2021 marquera ses 10 ans de collaboration avec la Société de recherche sur le cancer. Pour l’occasion, il ira marcher aux Îles-de-la-Madeleine avec le même groupe qui a fait le chemin de Compostelle avec lui en 2011. Une marche humanitaire à laquelle La Presse avait participé et qui lui avait permis de découvrir l’homme derrière l’artiste. « Comme ce sera encore compliqué de voyager, on a décidé d’aller aux Îles, dit-il. Je n’y suis jamais allé, ça tombe bien ! »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le retour de Stéphane Rousseau et des 19 pèlerins québécois partis marcher avec lui sur le chemin de Compostelle, le 6 septembre 2011, pour soutenir la Société de recherche sur le cancer. Ils repartiront ensemble aux Îles-de-la-Madeleine l’automne prochain.

En attendant, il est ravi de faire ce retour dans une radio qu’il connaît bien et où il a de bons souvenirs. « C’est juste pour le temps des Fêtes, mais je trouve ça amusant de retourner à Énergie. Je n’avais pas fait de radio depuis 25 ans. Ce sera d’assez courtes interventions, des anecdotes. On prendra beaucoup d’appels du public. C’est une formule d’Énergie à laquelle on ne dérogera pas. Ce sera spontané et ça nous permettra de nous évader un peu de cette période tristounette… »