L’animation d’un premier gala Juste pour rire est un rêve que caressent bien des humoristes. L’animation d’un premier gala Juste pour rire en temps de pandémie est un défi que Mehdi Bousaidan ne pouvait s’imaginer avoir à relever. Après des mois de préparation, d’incertitude et une petite pause d’écriture, l’humoriste sera à la barre, jeudi prochain, de sa soirée Carte blanche, qui, s’il avait eu à la baptiser, porterait le nom de « gala nécessaire ».

Pourquoi donc ? « Ce sera un gala avec beaucoup de sujets d’actualité », annonce Mehdi Bousaidan, dont le numéro d’ouverture s’intitule « 2020 », un titre aussi simple que lourd de sens.

Alors que la pandémie est sur toutes les lèvres, « on ne peut pas passer à côté de ce qui se passe », affirme l’humoriste et comédien. Il faut toutefois trouver le ton juste pour aborder la situation sans lourdeur.

Mehdi Bousaidan a déjà vu plusieurs numéros de ses invités et prévoit un spectacle dépourvu de redondance et « réfléchi », avec une diversité de points de vue sur l’année que l’on traverse.

Je voulais un gala qui soit le plus drôle possible, mais pas nécessairement léger.

Mehdi Bousaidan

La liste de ceux qui monteront sur la scène du Théâtre St-Denis à ses côtés jeudi est longue : Mario Jean, Virginie Fortin, Simon Delisle, Sam Breton, Charles Beauchesne, Stéphane Poirier, Brick et Brack, P-A Méthot, Guillaume Wagner, Seb Ouellet, Stéphane Fallu, Jo Cormier, Martin Perrizolo et Sam Boisvert.

Des hauts et des bas

S’il avait initialement souhaité inviter des humoristes français et belges à participer à son spectacle, la situation actuelle lui a mis des bâtons dans les roues. Ce n’est pas le seul inconvénient que la pandémie et le confinement lui ont causé. « Ça a été tout un rodéo, ce gala, lance Mehdi Bousaidan. On ne savait jamais trop si on allait finalement pouvoir le faire, il y a eu beaucoup de hauts et de bas. »

Cela fait plusieurs mois qu’il a accepté de prendre la barre d’une Carte blanche. « On me l’avait déjà proposé il y a deux ou trois ans, mais, à l’époque, je préférais prendre un numéro qu’animer, dit-il. [Cette année], j’avais le goût, c’était le bon moment, j’étais sur une lancée et j’avais du matériel… Mais tout ça, c’était avant la COVID. »

Quand les grands évènements ont tous été annulés, la perspective d’un festival Juste pour rire semblait utopique.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

L’humoriste Mehdi Bousaidan

Il y a des moments où je n’y croyais plus. Quand on était tous enfermés chez nous à faire du pain, je me suis demandé si je travaillais dans le vide. On ne savait pas trop ce qui allait se passer. On ne savait même pas si on allait tous mourir !

Mehdi Bousaidan

Avec le recul, cette période d’incertitude a eu du bon, constate Mehdi. « Il y a eu plus de travail sur ce gala que sur ceux des autres années. Normalement, tu le sais trois mois à l’avance, tu écris ton numéro, tu le joues. Là, on a eu trois mois de plus pour continuer à travailler. D’après moi, ça va donner quelque chose de plus peaufiné. »

L’humoriste a toutefois frappé un mur, pendant un moment, sur le plan de la créativité. « C’est dur d’écrire quand tu ne peux pas jouer, explique-t-il. C’est comme cuisiner sans pouvoir manger : tu te demandes pour qui tu cuisines... »

L’inspiration est revenue assez vite, alors que les rencontres d’équipe se multipliaient et que la date butoir approchait. Bien qu’il ait déjà participé à des galas Juste pour rire, c’est la première fois que Mehdi a les rênes en main. Pour la direction de son gala, il a voulu étendre le principe de la formule carte blanche à ses invités. « Je favorise le travail individuel. Je n’impose rien, ils arrivent avec ce qu’ils veulent, dit-il. Je fais mon numéro, puis je passe la puck à mes artistes. »

La soirée Carte blanche de Mehdi Bousaidan sera « épurée », affirme-t-il. « On met beaucoup d’énergie sur les textes et pas nécessairement sur l’emballage, précise l’artiste. Ce ne sera pas lourds de sketchs, avec des artifices, de la musique et des projections entre les numéros. »

Deux galas plutôt qu’un

Mehdi Bousaidan animera aussi le gala Rire en français, deux jours après sa Carte blanche, toujours au Théâtre St-Denis. Cette célébration de la langue française réunira des humoristes francophones du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario.

Au menu : Neev, Reda Saoui, Anas Hassouna, Philippe-Audrey Larrue St-Jacques, Catherine Ethier, Micheline Marchildon et Julien Dionne.

« Ça va être un gala très coloré et j’aime ça, il y aura de la diversité, dit Mehdi. On découvre de nouveaux artistes, des gens qu’on n’a jamais vus, avec des accents différents. Tout le monde a sa place. Et ce qui nous relie tous, c’est le français. »

Le festival Juste pour rire se tiendra du 29 septembre au 10 octobre. La soirée Carte blanche de Mehdi Bousaidan se déroulera au Théâtre St-Denis le 1er octobre. Le gala Rire en français, également présenté au Théâtre St-Denis, aura lieu le 3 octobre.

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