Anne-Élisabeth Bossé montera sur scène en 2021 avec son tout premier one-woman-show, Jalouse. Pour la comédienne, ce spectacle, c’est une continuation dans une carrière où l’humour a souvent été présent. « On appelle ça un one-woman-show, mais je pense que les attentes avec ce terme ne sont pas les bonnes quand on pense à moi », dit-elle en entrevue téléphonique.

D’emblée, Anne-Élisabeth Bossé remet les pendules à l’heure. Oui, elle sera seule sur scène et elle ne « pense pas » qu’il y aura de quatrième mur. Oui, ce sera de l’humour. Mais non, elle ne se « lance » pas en humour. Pas tout à fait.

« Je ne sens pas que c’est un plongeon. Je sens surtout que c’est une suite logique. Pour moi, ce n’est pas un grand changement [que de lancer ce spectacle]. Il y a de l’humour dans tellement de choses que je fais », dit celle qui a joué 10 ans au sein des Appendices et participé au plus récent Bye bye.

En juillet 2019, en montant sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier pour animer sa propre soirée Carte blanche à Juste pour rire, Anne-Élisabeth Bossé a dit en ouverture qu’elle avait eu six mois pour apprendre un « nouveau métier », l’humour.

Car pour la formule Juste pour rire, c’était bien cela. Quelque chose de complètement nouveau. Ce gala, en fin de compte, a surtout changé l’opinion des gens, qui ont pu voir qu’elle était à la hauteur d’un tel pari.

Pour moi, relever le défi titanesque de s’inscrire dans la formule Juste pour rire, à Wilfrid-Pelletier, ça m’a donné de la confiance. Je me suis dit que si j’étais capable de faire ça, je serais capable de faire de plus petites salles.

Anne-Élisabeth Bossé

Pour son spectacle à elle, elle se tournera vers un format plus théâtral, dit-elle. Quelque chose de bien plus proche d’elle qu’un rôle au théâtre, bien sûr, mais avec une touche particulière.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

C’est après l’animation de son premier gala Juste Pour Rire l’année dernière, dans lequel elle a livré un monologue d’ouverture et présenté un numéro avec Katerine Levac (à gauche), qu’Anne-Élisabeth Bossé (à droite) a décidé de se lancer en humour.

Jalouse parlera de ses « réflexions en tant que fille à cette étape-ci de [sa] vie ». Avec sensibilité, avec intelligence et avec soin, souhaite-t-elle.

« C’est encore flou, annonce Anne-Élisabeth Bossé. Mais mon instinct me dit, pour l’instant, qu’il n’y aura pas de décor, que ce sera quelque chose d’épuré, que la parole sera mise de l’avant. Mais il y a encore beaucoup de points d’interrogation. »

Le spectacle sera présenté en 2021. D’ici là, tout reste à faire. Mais Anne-Élisabeth Bossé entreprend ce projet l’esprit très serein. Quand on évoque la crainte de présenter un spectacle où elle se retrouvera seule sur scène à parler d’elle et n’interprétera pas de rôle, la comédienne relativise : « Oui, ça génère de la peur, mais quand une décision part de la peur, souvent, c’est qu’on est à la bonne place. »

Artiste polyvalente s’il en est, Anne-Élisabeth Bossé est sur les écrans de cinéma (Menteur et La femme de mon frère, l’an dernier) et les écrans de télévision, sur les planches et à la radio.

Son nouveau projet ne viendra pas tout chambouler. L’annonce du one-woman-show a créé de l’émoi, témoigne-t-elle après avoir fait quelques entrevues et lu quelques articles. On s’inquiète de son horaire, pour sa carrière de comédienne. Elle s’en étonne beaucoup. Pour elle, les choses ne changent pas vraiment. Fabien Cloutier, mentionne-t-elle, a fait ce saut sur scène avec son one-man-show Assume. « Et tout le monde en est revenu », lance Anne-Élisabeth Bossé.

Je ne vais peut-être pas faire quatre pièces de théâtre. Mais quand je tourne, c’est quelques jours à la fois. Le Bye bye, c’est six jours. Est-ce que je vais pouvoir avoir un spectacle solo et faire le Bye bye ? Bien sûr.

Anne-Élisabeth Bossé

Le spectacle, produit par Encore Spectacle, sera coécrit avec Suzie Bouchard et Frédéric Blanchette (qui agira également à titre de metteur en scène). Elle est « une des personnes les plus talentueuses, qui me fait rire aux larmes » et lui « pourra apporter la touche théâtrale, qui va nous éloigner du stand-up conventionnel », dit Anne-Élisabeth Bossé.

Même si l’écriture n’a pas encore débuté, le titre Jalouse lui laisse beaucoup de portes ouvertes, note-t-elle. « C’est un terme assez large. Est-ce que c’est moi qui me dis jalouse ou moi qui te traite de jalouse ? » En tout cas, elle est bien consciente que « les émotions gênantes, c’est toujours winner en termes de stand-up ! ». Anne-Élisabeth Bossé semble sur la bonne voie.