Avec son immense succès et ses Tony Awards, la comédie musicale Hairspray, inspirée du film de John Waters, a fait ses preuves depuis longtemps. Le festival Juste pour rire présente cet été sa propre mouture, mise en scène par Denise Filiatrault.

Des extraits de la pièce qui commence demain au Théâtre St-Denis ont été montrés aux médias, hier. Une grande partie de la troupe formée de 28 comédiens-danseurs-chanteurs a donc montré avec une certaine fébrilité ce qu'elle était capable de faire. On a pu voir un numéro yé-yé qui se déroule dans un studio de télé digne de la belle époque de Jeunesse d'aujourd'hui et un gospel bien senti dans un magasin de disques Motown.

«On répète depuis le mois d'avril, six jours sur sept, explique Vanessa Duchel. L'ex-participante de Star Académie incarne Tracy, adolescente qui rêve d'être choisie pour danser dans une populaire émission de télé. «Ça fait du bien d'être devant des yeux neufs.»

La ségrégation

Hairspray se déroule à Baltimore pendant les années 60, avec comme toile de fond la ségrégation raciale. Pour Denise Filiatrault, il était essentiel que cet aspect du récit soit toujours présent. «Sinon, il n'y a plus de pièce! s'exclame-t-elle. Les années 60, ce n'est pas juste les chansons à gogo et le yé-yé.»

Pour la metteure en scène, il est important de «montrer à toute cette jeunesse que la ségrégation a existé, et que c'était terrible. Il ne faut pas oublier ça».



Et puis le sujet reste actuel, même si le racisme et l'homophobie sont plus diffus maintenant. «Et même si ce n'était plus d'actualité, il reste les années 60! Et puis la jeunesse n'a pas changé tant que ça depuis... Ou si peu!»

Les années 60, Denise Filiatrault les a connues et aimées. «C'était une grande période d'effervescence au Québec», souligne-t-elle. Mais Hairspray reste la traduction d'une pièce américaine, et non une adaptation. «Ça n'aurait plus de sens sinon, parce que la situation raciale n'était pas du tout la même là-bas et ici.»

Un défi de mise en scène

Autour de Vanessa Duchel, Denise Filiatrault a réuni une foule de gens, des comédiens comme Louis Champagne - qui incarne la mère de Tracy -, Isabelle Drainville, Sylvain Scott et Danièle Lorain, et des chanteurs comme Kim Richardson, Gardy Fury, Bryan Audet, Véronique Claveau et Olivier Dion.

Le défi, pour la metteure en scène, a encore une fois été d'amener tout ce beau monde au même niveau de jeu et de chant, tout en les faisant danser. «Les numéros musicaux sont vraiment nombreux. Mais on n'est pas aux États-Unis ici, je ne peux pas avoir des danseurs d'un côté et des chanteurs de l'autre! Alors ça fait partie de ma job de les faire travailler et apprendre. Je ne dirais pas que c'est un défi, c'est mon travail.»

Surtout, elle se dit fascinée par «toute cette belle jeunesse» qu'elle dirige d'une main de fer. «Je ne sais pas si c'est à cause de mon âge, mais j'aime les voir aller et je les trouve très bons. Ils sont l'avenir du Québec.»

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Au Théâtre St-Denis du 20 juin au 4 juillet.