«Du rythme et des hits.» C'est ainsi que Véronic DiCaire qualifie son spectacle Voices, qu'elle a présenté pour la première fois devant un public américain, à 21h30, heure de Vegas, hier soir.



Mais si la campagne de promotion et l'image de Véronic ont été conçues pour tenter d'attirer un public plus jeune, il lui fallait néanmoins concevoir avec son équipe un spectacle pouvant aussi plaire à une clientèle plus âgée. L'imitatrice passe donc des divas d'hier (Patsy Cline, Billie Holyday, etc.) à celles d'aujourd'hui (dont l'incontournable Céline), mais aussi des reines du country (de Dolly Parton à Taylor Swift) à celles de la pop (Lady Gaga, Rihanna et compagnie).

La clé du succès, dans cette quête d'équilibre, demeure toutefois la Franco-Ontarienne elle-même.

«Véronic n'est pas un juke-box, mais une artiste avant tout, rappelle la metteure en scène Josée Fortier. Je peux bien la convaincre d'imiter Judy Garland, par exemple, mais au final, si elle ne prend plaisir à la faire, ça ne passera pas.»

Séduire un important marché

Pour l'artiste et son entourage, Las Vegas s'avère un nouveau - et important - marché à séduire. Un marché qui s'apparente aussi à «un terrain de jeu», soutient son gérant et conjoint, Rémon Boulerice, puisqu'il élargit notamment les options techniques pour l'équipe de production.

À preuve, les trois écrans géants pour les projections vidéo et la plate-forme élévatrice qui permet à Véronic DiCaire, lorsqu'elle imite Madonna, de «disparaître» sous la scène, pour mieux réapparaître ensuite au piano.

«Les moyens sont là, et on nous permet de les utiliser, c'est génial!» s'exclame la principale intéressée, qui partage le théâtre du Bally's avec la troupe de la revue Jubilee.

L'imitatrice se réjouit par ailleurs d'être entourée de six danseuses dans le spectacle. «Je sens que je peux maintenant faire le party avec quelqu'un d'autre que mon ombre!» s'exclame-t-elle en riant.

Pour la chorégraphe Geneviève Dorion-Coupal, il a cependant fallu bien redéfinir son espace. Dès mars, l'artiste commençait à assimiler ces nouveaux mouvements. Pour l'aider, son équipe a même embauché quatre danseuses montréalaises.

«C'était d'ailleurs une bonne idée de ne pas avoir attendu d'arriver à Vegas pour pratiquer en groupe, mentionne la chorégraphe. Lors des premières répétitions, Véronic était souvent surprise, comme déboussolée, de voir les danseuses à ses côtés. Normal: ça faisait cinq ans qu'elle était seule sur scène!»

Le choix des pièces sur lesquelles les chorégraphies ont été développées s'est quant à lui fait en fonction «des chansons où elle avait moins besoin de «réfléchir» à sa voix», explique Mme Dorion-Coupal.

Le numéro dans lequel Véronic reprend des tubes des années 80 s'avère plus dansé «parce que c'est ce qu'elle faisait dans sa chambre, quand elle était ado». Celui où les divas de l'heure se battent pour le titre de reine de la pop a, lui, été créé autour des diverses vedettes que l'imitatrice incarne.

Pour Britney Spears, «j'ai dû la ramener au niveau du plancher, sinon ses lignes restaient trop élégantes», mentionne la chorégraphe.

Alors que pour Beyoncé, «je lui ai demandé de sortir les fesses, pour lui donner plus de poitrine».